Ski : Comment se prémunir des risques d’avalanche ?
La neige est tombée abondamment sur les alpes ces derniers jours. Un adolescent de 13 ans est décédé dans une avalanche mercredi alors qu’il skiait sur le domaine des Arcs.
Chaque année, trente personnes en moyenne perdent la vie dans des avalanches. Afin de prévenir tout incident, 20 Minutes vous donne tous les bons conseils pour prendre le minimum de risques si vous partez faire du ski de randonnée ou hors-piste.
Les préparatifs
Avant de s’aventurer sur les versants, plusieurs éléments très importants sont à prendre en compte. Première chose: Regarder le bulletin de risque d’avalanches (BRA) de Météo-France, présent sur le site de Météo France. Ce bulletin est constitué d’une échelle de 1 à 5. Le risque principal se situe entre 3 et 4 (fort et marqué) car entre 1 et 2, il est faible et limité, tandis qu’à 5, il est de toute manière impossible de skier car les accès (routes, remontées mécaniques) sont coupés.
L’équipement
L’extrême vigilance passe ensuite par la préparation de son itinéraire et de son matériel. Outre des vivres, celui-ci doit comprendre une pelle, un détecteur de victime d’avalanche (DVA) ainsi qu’une sonde. Cet équipement de base doit permettre aux skieurs de pouvoir «se secourir entre eux», précise Dominique Létang, directeur de l’Anena (l’Association pour l’étude de la neige et des avalanches). En effet, 90% des chances de survie à une avalanche se situent lors des quinze premières minutes alors qu’elles ne sont plus que 35% après trente minutes.
Autre équipement possible: le «life bag». Il s’agit d’un sac qui contient sur lui un ballon gonflable à actionner, comme un airbag, dès que l’avalanche est enclenchée. «Dans 98% des cas, la personne reste en surface», selon le directeur de l’Anena. Ce matériel est disponible en location dans tous les magasins de montagne, mais s’il s’avère trop onéreux, le minimum à avoir sur soi est le système Recco qui consiste en de petits émetteurs électroniques insérés sur les vêtements ou les chaussures et détectables par les récepteurs des secouristes.
Le téléphone portable est également requis, mais surtout afin de prévenir ses proches d’un retour tardif et d’éviter d’enclencher des alertes de disparition systématiques. Les proches doivent, quoiqu’il arrive, toujours être prévenus de l’itinéraire prévu et d’une estimation des horaires. Enfin, il est recommandé de toujours partir en groupe: «Partir tout seul, c’est suicidaire, parce qu’outre une avalanche, une blessure peut toujours arriver», explique Dominique Létang.
Tenir ses distances, viser les ilots de protection
Lors de la randonnée, il convient pour les skieurs de se lancer un par un dans une descente et «d’allonger les distances entre soi» sur les lieux les plus exposés aux avalanches. En effet, cela empêche «une surcharge du manteau neigeux» et peut permettre à au moins l’une des personnes d’intervenir en cas d’avalanche. Il est également recommandé de skier en effectuant systématiquement des arrêts sous ce que Dominique Létang appelle des «ilots de protection». Il peut s’agir de rochers, de bosses ou encore de bosquets d’arbres.
En cas d’avalanche
Si vous êtes dessous, «il n’y a quasiment rien à faire», prévient le directeur de l’Anena. En effet, tous les témoignages concordent: «On est pris comme dans du béton». Il existe cependant quelques conseils, dans la mesure du possible. Le premier, en pleine avalanche, est la «fuite latérale», c’est-à-dire se déplacer au maximum sur les côtés de la pente, mais aussi s’agripper à tout obstacle. Une fois l’avalanche arrêtée, Dominique Létang conseille des «mouvements de détente» pour tenter de s’extirper. Ensuite, il faut «protéger les voies aériennes supérieures» en mettant les mains sur son visage et enfin essayer d’établir une cavité sous l’amas de neige pour aider à la respiration.