Gouvernement Bayrou : A la justice, Gérald Darmanin s’offre un nouveau ministère régalien

Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, a été nommé Garde des sceaux, succédant à Didier Migaud. Ce retour au gouvernement intervient après trois mois d’absence et marque une nouvelle étape dans la carrière de cet ancien proche de Nicolas Sarkozy, qui poursuit une trajectoire ascendante malgré les turbulences.

Gérald Darmanin avait exprimé publiquement son souhait de diriger la diplomatie française. Cependant, dans le cadre des ajustements typiques d’un remaniement, il se retrouve finalement à la Justice, un poste stratégique, particulièrement dans un contexte où les institutions judiciaires jouent un rôle central dans le débat public. Elevé au rang de ministre d’Etat, il collaborera directement avec Bruno Retailleau.

Quelques échecs retentissants

Cette nomination s’inscrit dans une carrière marquée par des succès, mais aussi des controverses. A l’Intérieur, Gérald Darmanin a dû faire face à des échecs retentissants, comme le chaos de la sécurité autour de la finale de la Ligue des champions en 2022. Son passage au ministère a également été entaché par des accusations de viol, dont il a été définitivement mis hors de cause en 2024. Mais il a su conserver l’oreille du président Emmanuel Macron, avec qui il entretient une relation étroite.

Gérald Darmanin, connu pour son style direct et son langage populaire, met en avant ses origines modestes pour se présenter comme un porte-parole des classes populaires. Diplômé de Sciences Po Lille, il se distingue par une communication inspirée de son mentor Nicolas Sarkozy, mêlant proximité avec les citoyens et sens aigu du timing politique.

Critique après ses tweets contre Marine Le Pen

Ce retour en force a néanmoins suscité des critiques, notamment pour ses déclarations sur l’indépendance de la justice. Alors que Marine Le Pen est visée par une réquisition d’inéligibilité dans le cadre du procès des assistants parlementaires européens, Gérald Darmanin a jugé « profondément choquant » qu’elle puisse être empêchée de se présenter aux élections. Ces propos, tenus sur les réseaux sociaux, ont été perçus par certains comme une remise en cause de l’indépendance judiciaire, entraînant une vague de critiques de responsables politiques.

Malgré ces polémiques, Gérald Darmanin reste un acteur clé du paysage politique français, habile à naviguer dans des contextes complexes. Avec la Justice comme nouvelle tribune, il entend consolider son influence en vue des échéances politiques à venir, tout en continuant de défendre une ligne qui mêle « bon sens populaire » et ambition personnelle.