France

Gouvernement Bayrou : Manuel Valls fait (enfin) son « come-back » au ministère des Outre-mer

Après six ans d’absence et une tentative infructueuse d’implantation en Espagne, Manuel Valls revient dans la vie politique française en tant que ministre d’Etat chargé des Outre-mer. Ce retour marque un tournant pour l’ancien Premier ministre, qui aura la lourde tâche de gérer des dossiers complexes tels que les conséquences de l’ouragan Chido à Mayotte, les émeutes qui ont éclaté en mai en Nouvelle-Calédonie, ou encore la crise de la vie chère dans les Antilles françaises.

Premier ministre entre 2014 et 2016 sous François Hollande, Manuel Valls s’est fait remarquer pour des positions tranchées et clivantes. En 2017, il avait soutenu Emmanuel Macron après avoir perdu la primaire socialiste face à Benoît Hamon, suscitant des accusations de « traîtrise » de la part de ses anciens soutiens. Il avait ensuite quitté son mandat de député de l’Essonne pour tenter de conquérir la mairie de Barcelone en 2018, un pari qui s’est soldé par un échec.

Un parcours politique marqué par les controverses

Né le 13 août 1962 à Barcelone, Manuel Valls a grandi à Paris et a été naturalisé français à l’âge de 20 ans, perdant sa nationalité espagnole. « J’ai vécu pleinement cette triple culture espagnole – et catalane –, italienne et française », confiait-il en 2015, avant de rectifier en 2022 en parlant de sa « double culture franco-espagnole ». Père de quatre enfants issus de son premier mariage, il est marié à Susana Gallardo, héritière d’une société pharmaceutique catalane.

Manuel Valls a débuté en politique auprès de Michel Rocard entre 1988 et 1990, une période où il a travaillé sur les accords de Matignon, qui pacifiaient la Nouvelle-Calédonie. Cette expérience pourrait lui être précieuse pour gérer les tensions persistantes dans ce territoire. Ancien maire d’Évry (2001-2012), il s’est concentré sur des thèmes comme la sécurité, la laïcité et le vivre-ensemble, des axes qu’il a poursuivis au gouvernement.

Un retour compliqué mais déterminé

Son passage au sein du gouvernement a été marqué par son soutien à des mesures controversées, comme la déchéance de nationalité ou l’interdiction du burkini. Défenseur de la loi Travail et inventeur du concept des « gauches irréconciliables », il n’a pas hésité à critiquer la « gauche passéiste » et à prôner un rapprochement entre « progressistes » de gauche et de droite. « J’aime l’entreprise », avait-il lancé devant le patronat, des propos qui avaient divisé son camp politique. Son action laisse aujourd’hui un souvenir mitigé au sein du Parti socialiste.

En 2022, Manuel Valls avait tenté un retour en briguant un mandat de député dans la cinquième circonscription des Français de l’étranger, mais il avait été éliminé dès le premier tour. Refusant de se présenter à nouveau dans l’Essonne, il avait déclaré : « Cela n’avait pas de sens. J’avais passé la main. » Battu, il avait tout de même appelé à faire barrage contre le candidat de la Nupes au second tour.