Algérie

Les tremblements de terre en Algérie : la spécialiste lance un appel à la vigilance

Les tremblements de terre représentent l’un des principaux risques naturels auxquels l’Algérie fait face depuis des siècles. En raison de sa position géographique, l’Algérie se trouve dans une zone à forte activité sismique, ce qui la rend vulnérable à des secousses de diverses intensités.

Le pays a déjà connu de nombreux tremblements de terre, le plus dévastateur étant celui de 2003 qui a frappé la wilaya de Boumerdès. Face à cette menace récurrente, la préparation aux catastrophes naturelles est devenue une priorité nationale pour assurer la sécurité des citoyens, limiter les pertes humaines et matérielles, et se préparer à d’éventuelles crises futures.

Récemment, plusieurs zones du pays ont enregistré des secousses sismiques. Le tremblement de terre le plus fort a eu lieu dans la wilaya de Chlef, où une secousse de magnitude 4 sur l’échelle de Richter a été ressentie dans les premières heures du lundi dernier. Cette secousse a semé la panique, notamment en raison de sa proximité avec le tremblement de terre meurtrier d’El Asnam, survenu au XXe siècle.

La secousse a également été ressentie dans plusieurs wilayas voisines, augmentant les craintes d’une réplique plus forte. Avant cet incident, une autre secousse avait été enregistrée à Tipaza, à l’ouest d’Alger, sans causer de pertes humaines ou matérielles, suivie d’une autre secousse à Ain Defla, le 20 décembre, de faible intensité (2,7 sur l’échelle de Richter).

Bien qu’aucune perte n’ait été déplorée, ces événements ont ravivé les craintes parmi la population, soulevant des inquiétudes concernant la vulnérabilité du pays face à des tremblements de terre plus dévastateurs.

La nécessité d’une meilleure préparation face aux risques sismiques

L’Algérie se situe dans une zone de convergence entre les plaques tectoniques africaine et eurasienne, ce qui la rend sujette à des secousses fréquentes.

Selon les experts, l’activité sismique en Algérie est un phénomène naturel. Il est donc essentiel d’adopter une approche proactive pour minimiser les impacts des tremblements de terre.

Abdelkrim Chelghoum, président du Club des risques majeurs et expert en catastrophes naturelles, affirme que le pays doit s’adapter à sa réalité géologique. Il insiste sur l’importance d’une préparation complète, impliquant à la fois le gouvernement et la population. Cette préparation passe par une sensibilisation accrue et des formations sur la gestion des catastrophes, y compris les tremblements de terre et les inondations.

L’adaptation des infrastructures : que dit la loi ?

Abdelkrim Chelghoum souligne également la nécessité d’améliorer l’infrastructure du pays pour la rendre plus résiliente aux tremblements de terre. De nombreuses constructions en Algérie ne respectent pas les normes internationales de résistance sismique, exposant ainsi les grandes villes à des risques majeurs en cas de secousse importante.

Après le tremblement de terre de Boumerdès, la fragilité des bâtiments urbains est devenue évidente. Chelghoum plaide également pour une application stricte de la loi 04-20, adoptée en 2004, sur la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes. Il appelle à s’inspirer des pratiques de pays comme le Japon, la Corée du Sud et la Turquie, qui ont développé des infrastructures résilientes aux secousses sismiques. Il conclut en soulignant l’urgence d’améliorer la préparation aux catastrophes naturelles pour protéger les vies humaines et préserver les biens matériels.