« Les enfants m’ont donné des carottes pour les rennes »… Rencontre avec Nicolas, Père Noël à domicile (ou en visio)
Le costume était là, dans un placard… C’est comme ça que Nicolas a eu l’idée. Lui, le Père Noël ? « Je me suis dit « pourquoi pas me lancer ? » », retrace cet homme de 37 ans, habitué depuis désormais quatre ans à jouer de sa grosse voix. « Je sais qu’elle est naturelle chez moi mais je la force encore pour l’occasion », rigole-t-il avec les fameux « ho ho ho » de rigueur.
Ce comédien de profession aime particulièrement le rôle du plus célèbre distributeur de cadeaux. « Car c’est une façon très sympa de gagner sa vie. Il y a une véritable interaction avec les enfants mais aussi les adultes, ça me change », détaille cet habitué de la scène. Il a déjà joué dans « des pièces classiques » et se produit actuellement à la Comédie Saint-Michel, à Paris. « Je suis seul en scène sur une nouvelle de Maupassant, c’est quasiment tout l’inverse de ce que je vis comme Père Noël ! »
Quand il enfile le fameux costume, un autre monde s’ouvre à lui. Plus léger, parfois pédagogique aussi. « Surtout en visio, où on me demande souvent de transmettre quelques messages », décrit Nicolas, qui a commencé cette aventure en ligne, avec VisioPereNoel.com. Il enchaîne encore ces moments derrière l’écran et, depuis deux ans, se déplace aussi.
Le 24 décembre au soir, des parents l’ont ainsi « réservé » pour un passage dans la banlieue sud-ouest de Paris. « Ça ressemble beaucoup à la visio en matière de préparation », détaille le professionnel. « A savoir que j’ai des infos avant sur l’âge des enfants, leur nombre, leurs prénoms… Mais c’est après que ça change. »
La hotte pas pratique dans les transports
Le spectacle, qui peut durer « jusqu’à trente minutes » contre « 200 euros » en ce qui le concerne, peut alors commencer. « Généralement, je me change sur le palier an arrivant. On s’est mis d’accord avec les parents pour qu’ils m’y laissent les cadeaux avec les prénoms dessus. Je les mets dans un sac, c’est plus pratique qu’une hotte dans les transports. Et je sonne. Normalement, c’est un enfant qui vient ouvrir. Il y a toujours un temps de surprise ! Après, je discute avec eux, je les fais parfois chanter et il me pose aussi des questions. »
Comme « où sont les rennes ? » Réponse : « sur le toit, on ne peut pas les voir ! » Ou « comment es-tu venu puisqu’on n’a pas de cheminée ? » Là encore, le comédien a une parade. « C’est le cas dans beaucoup de logements, je passe aussi par les portes et les fenêtres ! »
« De la fraîcheur à travailler avec les enfants »
« Il y a vraiment de la fraîcheur à travailler avec les enfants », apprécie Nicolas en se rappelant quelques moments savoureux. « Une fois, certains enfants n’étaient pas arrivés, alors j’ai dû faire patienter les autres avec une histoire sur Rudolphe, le renne au nez rouge. Un autre coup, on m’a justement donné des carottes pour les rennes. Je suis parti avec, j’étais bien embêté », rigole-t-il encore sans se souvenir d’avoir vécu de mauvaise expérience. « Pas en présentiel, car j’arrive avec les cadeaux donc ça se passe forcément bien. En visio, je n’en ai pas… Une fois, un enfant m’a tiré la langue ! »
Nos derniers articles sur le Père Noël
Rien de bien méchant à même de le décourager. « Ça reste divertissant de jouer ce rôle. Mais si je me fais un jour agresser, je changerai d’avis. » Alors les parents devront trouver un autre Père Noël.