France

Nouveau gouvernement : Mayotte, retraites, Sarkozy… Ce qu’il faut retenir de l’interview de François Bayrou

François Bayrou a promis un cadeau au pied du sapin des Français. Alors que les tractations sur son gouvernement traînent en longueur, le Premier ministre a indiqué vouloir présenter son équipe « avant Noël ». Empêtré dans les polémiques depuis sa nomination à Matignon, le nouveau chef de l’exécutif a tenté de convaincre lors d’une longue interview sur France 2, ce jeudi soir. Le toujours maire de Pau s’est exprimé sur Mayotte, le budget, la réforme des retraites, et même Nicolas Sarkozy… Vous n’avez pas suivi ? Pas d’inquiétude, on vous résume les principaux points.

Crise à Mayotte

Le Premier ministre François Bayrou a espéré que la reconstruction de Mayotte, dévastée par un cyclone, puisse se faire dans des délais « brefs ». « Je pense qu’il faut se fixer un délai beaucoup plus bref que les cinq années » de la reconstruction de Notre-Dame, une comparaison faite par Emmanuel Macron depuis Mayotte. « Je dis peut-être deux ans. J’espère qu’on y arrivera. C’est une tâche surhumaine, immense », a-t-il ajouté. Le Premier ministre avait indiqué cette semaine qu’il se rendrait bientôt dans le département français.

Le budget 2025

C’est l’un des grands défis qui attendent le Premier ministre : faire adopter un budget pour l’année 2025. François Bayrou espère bien rendre une copie dans les prochaines semaines : « Moi j’espère qu’on peut l’avoir à la mi-février. Je ne suis pas sûr d’y arriver », a-t-il toutefois reconnu, alors que les travaux en ce sens ont été interrompus par la motion de censure qui a renversé le précédent gouvernement.

François Bayrou, toujours sans majorité à l’Assemblée nationale, a affirmé qu’il n’utiliserait pas l’article 49.3 de la Constitution… sauf « blocage absolu sur le budget ». « Je souhaite le plus de dialogue possible. Et sur les autres textes, je n’utiliserai pas le 49.3, sauf catastrophe », a déclaré le Premier ministre, s’adressant aux partis « dans l’opposition » mais qui « acceptent de dialoguer » et de ne pas renverser son gouvernement.

Son gouvernement

Alors qu’il tente de dégager une majorité malgré une Assemblée nationale presque irréconciliable, François Bayrou a affirmé « que le chemin existe ». « Si on ne réussit pas dans cet essai, alors c’est la dernière station avant la falaise », a-t-il ajouté. Concernant son équipe gouvernementale, il espère nommer un gouvernement « dans le week-end », et « en tout cas avant Noël », soit mercredi prochain. Bruno Retailleau en fera-t-il partie ? « Je pense que M. Retailleau a montré ces dernières semaines et derniers mois qu’il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l’opinion demande », a-t-il précisé, alors que son maintien irrite la gauche.

La réforme des retraites

François Bayrou a indiqué qu’il croyait à une autre solution pour le financement du système des retraites que le report de l’âge de 62 à 64 ans, comme dans la réforme contestée qui avait été adoptée en 2023. Rappelant qu’il avait été « un militant de la retraite à points », il a souhaité « trouver une organisation différente », tout en précisant qu’il faudra « se poser la question du financement ». Dans l’après-midi, il avait proposé aux forces politiques et aux partenaires sociaux de rouvrir une discussion sur les retraites pendant neuf mois, mais « sans suspendre » la réforme de 2023, « parce que, quand on suspend, évidemment, on ne reprend jamais ».

Sarkozy

François Bayrou a également été interrogé sur la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des écoutes à un an de prison ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence. « J’ai affronté Nicolas Sarkozy, durement dans ma vie, et quand j’ai appris ce verdict, ça m’a fait de la peine » pour « lui et pour les siens » et « je sais ce que c’est que de se trouver devant l’appareil de la justice et ce sentiment-là, je ne l’efface pas », a-t-il indiqué. Le Premier ministre a été relaxé en février dans l’affaire des assistants des eurodéputés de son parti le MoDem au Parlement européen, mais le parquet a fait appel.