« Mufusa, le roi lion » explique comment Scar est devenu si méchant
Quelle surprise de découvrir Barry Jenkins aux commandes de Mufasa : le roi lion. Le réalisateur oscarisé de Moonlight signe cette préquelle en animation photo réaliste pour expliquer comment Scar – qui s’appelait encore Taka – et Mufasa se sont rencontrés et ont fini par devenir des frères ennemis, personnages iconiques du Roi Lion.
Le réalisateur profite de sa rencontre avec l’univers des studios Disney pour poursuivre son exploration des liens familiaux. « La version animée du Roi Lion est l’un des films que j’ai vus le plus souvent, explique le cinéaste. Le moment où Mufasa est tué est, pour beaucoup d’enfants, celui où ils comprennent ce que ça signifie la perte d’un parent ». La jeunesse de Mufasa (doublé par Tahar Rahim) et de celui qui va devenir Scar est jalonnée d’intermèdes cocasses avec Pumbaa et Timon (à qui Alban Ivanov et Jamel Debbouze prêtent leurs voix).
Un conte initiatique
Mufasa, lionceau orphelin qui s’est perdu, est adopté par la famille de Taka, futur héritier du royaume dans ce conte initiatique. Barry Jenkins a pris très au sérieux les aventures communes qui vont changer leur existence pour toujours. « Ce qui m’a intéressé était de montrer comment un parent toxique peut changer la vie d’un enfant. C’est sur ce point que j’ai souhaité insister », déclare-t-il.
Le cinéaste, qui s’essaye pour la première fois à l’animation, a tenu à ce que Mufasa, le roi lion, offre des pistes de réflexion aux spectateurs de tous âges. « J’ai surtout pensé aux enfants à qui on a toujours montré Scar comme un méchant absolu et Mufusa comme un modèle parfait, précise-t-il. Je trouvais intéressante l’idée de montrer qu’on ne naît pas méchant et qu’il ne suffit pas d’être gentil pour devenir roi. Le premier n’est pas la pire personne du monde, pas plus que le second n’est le meilleur être qui soit ».
Deux conceptions de l’éducation
On pense à la relecture du Magicien d’Oz dans Wicked qui réhabilite la méchante sorcière et fait comprendre sa destinée. « Tout le monde a été un enfant avant de faire des choix adultes, souligne Barry Jenkins. Taka et Mufasa ne sont pas élevés de la même manière et cela va faire toute la différence pour la suite de leur existence. »
Le premier apprend à partager les valeurs de son père fauve violent et bas de la crinière. Le second est initié à celles de sa mère adoptive aimante et tendre. Leur complicité cède la place à des sentiments moins fraternels quand ces différentes façons de considérer la vie sont confrontées.
Un message positif
Mufasa : le roi lion n’est pas un film triste mais Barry Jenkins a désiré donner du grain à moudre au public entre deux scènes d’action ou de gags. « Je me dis que mon film sera peut-être vu par un gamin brutal que cela poussera à mieux se comporter vis-à-vis des camarades qu’il harcèle », espère le réalisateur. Si son film remporte le même succès au box-office que celui de Jon Favreau en 2019, les cours de récréation pourraient bientôt devenir un havre de paix.