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Allemagne : Olaf Scholz perd la confiance des députés, des élections anticipées en février

Fin de partie pour Olaf Scholz. Le chancelier SPD a perdu lundi le vote de confiance des députés allemands, refermant le chapitre d’un mandat écourté par l’implosion de sa fragile coalition gouvernementale qui va conduire la première économie européenne à des élections législatives le 23 février. Sans majorité parlementaire depuis plus d’un mois, le chancelier avait posé cette question de confiance au Bundestag dans le but de la perdre et de lancer la procédure officielle pour des élections anticipées.

Ce sera l’occasion que les « électrices et électeurs » se prononcent sur l’enjeu « fondamental » du cap à suivre pour le pays aux prises avec une grave crise économique, a défendu lundi le dirigeant social-démocrate. Le résultat est conforme à l’objectif : parmi les députés présents, 394 ont voté contre la confiance tandis que 207 ont voté pour, avec 116 abstentions.

L’Allemagne menacée d’une deuxième récession annuelle d’affilée

Le chancelier a souri à cette annonce et s’est tourné vers son vice-chancelier, l’écologiste Robert Habeck, pour lui serrer la main. Après le vote perdu, événement rare dans l’histoire politique allemande, Olaf Scholz s’est entretenu avec le chef de l’Etat Frank-Walter Steinmeier qui va dissoudre la chambre et convoquer le scrutin à la date convenue du 23 février.

Dans les heures précédant, le débat au Bundestag avait tourné à l’inventaire des trois années passées au pouvoir par le dirigeant social-démocrate. « Vous avez eu votre chance, vous ne l’avez pas saisie », a lancé Friedrich Merz, chef du camp conservateur CDU/CSU et favori pour remplacer Scholz à la tête du pays. Les questions économiques et sociales ont dominé les échanges, reflètant la campagne électorale déjà largement enclenchée dans le pays.

Friedrich Merz a accusé Olaf Scholz de laisser le pays « dans l’une des pires crises économiques de l’après-guerre ». Menacée d’une deuxième récession annuelle d’affilée, l’Allemagne fait face à une remise en cause de son modèle industriel et s’inquiète des répercussions pour ses exportations de l’élection de Donald Trump.

Les conservateurs favoris

Olaf Scholz s’est posé lui en champion d’un Etat social protecteur pour les plus vulnérables et des dépenses d’investissement d’avenir pour relancer l’économie.. De cette question des investissements « dépend tout le reste, notre sécurité, notre prospérité future, la compétitivité de notre économie, un bon emploi et une bonne formation, et enfin la cohésion sociale dans le pays », a-t-il martelé.

A ce stade, les sondages lui accordent peu d’espoir et l’Allemagne se dirige vers une alternance politique avec le camp conservateur CDU/CSU mené par Friedrich Merz donné nettement gagnant, fort de 30 à 33 % des intentions de vote. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) est crédité de 17 à 19,5 %, mais les autres formations excluent toute coopération avec lui.

Le SPD (parti social-démocrate) engrangerait 15 % à 17 % des voix, les Verts de 11,5 % à 14 %. Mais le chancelier a déjà prouvé sa capacité à déjouer les pronostics en remportant les élections en 2021, contre toute attente. Et il veut renouveler la performance en rassurant par son expérience dans un contexte géopolitique mondial tourmenté et plongé dans l’inconnu par l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche.