Syrie: les Etats-Unis appellent à un gouvernement « inclusif et non sectaire »
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré ses alliés dans la région et a appelé à la mise en place d’un gouvernement intérimaire « inclusif et non sectaire ».
Des dizaines de milliers de Syriens se sont réunis pour prier vendredi 13 décembre dans tout le pays pour célébrer la fin d’un demi-siècle du régime autoritaire de Bachar al-Assad.
Ces rassemblements illustrent les changements spectaculaires qui ont déferlé sur la Syrie moins d’une semaine après que les insurgés sont entrés dans Damas et ont renversé le président.
Face à ces scènes de liesse, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré ses alliés dans la région et a appelé à la mise en place d’un gouvernement intérimaire « inclusif et non sectaire ».
M. Blinken est arrivé en Irak lors d’une escale qui n’avait pas été annoncée, après des entretiens en Jordanie et en Turquie, pays qui soutient certaines des factions insurgées syriennes.
Jusqu’à présent, les responsables américains n’ont pas parlé de rencontres directes avec les nouveaux dirigeants syriens.
La principale force insurgée, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), s’est efforcée d’instaurer la sécurité et d’entamer une transition politique après s’être emparée de Damas tôt dimanche dernier.
Le groupe a tenté de rassurer un public à la fois stupéfait par la chute d’al-Assad et inquiet de la présence de djihadistes extrémistes parmi les rebelles.
Les chefs des insurgés affirment que le groupe a rompu avec son passé extrémiste, bien que le HTS soit toujours inscrit sur la liste des groupes terroristes par les États-Unis et les pays européens.
Le chef de HTS, Ahmad al-Sharaa, anciennement connu sous le nom d’Abu Mohammed al-Jolani, est apparu dans un message vidéo vendredi, félicitant « le grand peuple syrien pour la victoire de la révolution bénie ».
Le nouveau chef autoproclamé de la Syrie avait préalablement invité la population à manifester sa joie « sans tirer de balles et sans effrayer les gens ».
Al-Sharaa a promis d’instaurer un gouvernement pluraliste en Syrie, cherchant ainsi à dissiper les craintes de nombreux Syriens, en particulier des communautés minoritaires, que les insurgés n’imposent un régime extrémiste et dur.
Un autre facteur clé sera la reconnaissance internationale du nouveau gouvernement dans un pays où de nombreuses puissances étrangères sont impliquées.
Les insurgés arabes sunnites qui ont renversé Assad l’ont fait avec l’aide vitale de la Turquie, un ennemi de longue date des forces kurdes soutenues par les États-Unis.