Le moteur de recherche Perplexity AI est-il le plus adapté pour gruger en cours ?

«Là ou le savoir commence ». Telle est la devise de Perplexity AI, le nouveau moteur de recherche qui fait actuellement le buzz. Perplexity se situe entre Google, ChatGPT et Wikipédia. Il est disponible en ligne, en français, par le biais d’applications iOS et Android, mais aussi sous MacOS et Windows. Et proposé en version gratuite ou Pro payante. Au premier coup d’œil, la plateforme marque sa différence. Et sa pertinence pourrait rebattre les cartes pour nos recherches en ligne et celle de tous les élèves au collège, au lycée et à l’université. De quoi en rester perplexe ? 20 Minutes l’a interrogé.

Des réponses étoffées et sourcées

Commencer par demander à Perplexity ce qui le différencie de Google… « Quelle différence y a-t-il entre Perplexity et Google ? », écrivons-nous dans le champ de saisie, en bas de l’écran sur www.perplexity.ai. Réponse immédiate (que nous synthétisons) : « Perplexity AI : permet une interaction dynamique où les utilisateurs peuvent poser des questions de suivi et explorer des sujets en profondeur […]. Google : l’interaction est généralement unidirectionnelle, où l’utilisateur pose une question et reçoit une liste de résultats ».

C’est ici un vrai point qui distingue les deux plateformes. La première fournit des réponses étoffées, structurées, écrites dans un langage clair et fluide. La seconde indexe des sites, tout en permettant d’affiner ses recherches à l’aide de requêtes successives. Il est d’ailleurs assez fascinant de constater avec quelle aisance, la réponse fournie par Perplexity est développée, argumentée… et même sourcée !

Les infos originelles accessibles

C’est d’ailleurs la première chose qui apparaît à chaque requête, avant même la réponse : la plateforme fondée en 2022 par Aravind Srinivas, un ingénieur indo-américain âgé de 30 ans, indique là où elle puise les informations qu’elle nous livre après les avoir compilées, triturées et résumées. Ce que l’on appelle de la curation. Et l’on peut cliquer sur un lien pour découvrir les informations originelles. De quoi pouvoir citer ses sources dans un document que l’on doit préparer. Ce qui n’empêche pas Perplexity d’avoir déjà créé en juin dernier la polémique avec Forbes.

Arguant du fait que Perplexity lui avait « volé » des textes, le magazine économique américain a exigé que les articles soient retirés, tout en réclamant le remboursement des revenus publicitaires générés grâce à cette « violation » des droits d’auteur. Ambiance.

Textes, photos, vidéos pour étoffer ses recherches

Reste pour tout un chacun un outil de recherches approfondi et précis, qui étoffe ses réponses au gré de pages parfaitement éditorialisées… déjà prêtes à copier/coller pour un devoir… Celles-ci proposent ainsi des liens vers les sources, mais aussi des photos et vidéos (sans les hiérarchiser), ainsi que des questions complémentaires que l’on peut lancer pour en savoir plus.

En interrogeant par exemple Perplexity sur les grandes dates de la construction européenne (qui figure au programme d’Histoire en classe de troisième), les ressources sont inouïes, offrant en un instant accès à une mine sur les traités de Rome, la Politique agricole commune… Et chaque clic permet d’approfondir son sujet. Mais en ouvrant la boîte de Pandore, on peut, aussi, rapidement s’y perdre…

Alors, facile de gruger avec Perplexity AI ? Si on l’interroge sur ce thème, le moteur s’en défend, argue qu’il est « légitime » et que son utilisation et celle de « tout autre outil pour tricher en cours est contraire à l’éthique ». On peut effectivement, et surtout, choisir de l’utiliser comme outil d’apprentissage et prendre soin de croiser les sources qu’il cite, l’IA étant encore loin d’être infaillible…

Une approche pédagogique

Comme nous l’avons constaté lors de nos essais, le nouveau moteur de recherche peut aussi traduire des textes, rédiger des mails, des courriers, proposer un parcours pédagogique sur les plages du Débarquement si l’on est prof (ou sur Venise si l’on est amoureux) ! Il est intarissable lorsqu’on lui demande d’écrire un texte de 5.000 signes sur l’exil de Victor Hugo ; très à son aise pour résoudre une équation ; dissert pour résumer le livre Fahrenheit 451 de Ray Bradbury ; ou encore à la pointe de l’info pour nous expliquer les derniers événements qui se sont déroulés en Syrie.

Et tout cela gratuitement, mais aussi de façon extrêmement pédagogique. Il est même possible d’organiser des bureaux partagés thématisés (nommés Espaces) pour croiser ses recherches à plusieurs dans le cadre d’un travail collaboratif…

Des IA dont les prix vont grimper

Pour demander à Perplexity d’analyser un texte, de générer des images ou pour lui soumettre un document à analyser et interagir avec le moteur de recherche à la voix, il faut en revanche mettre la main au porte-monnaie : 22 euros par mois (ou 229 euros par an). C’est cher. Et tout porte à croire que les tarifs des principaux acteurs de ce marché encore naissant vont fortement augmenter dans les prochaines années, tous en nécessitant des ressources toujours plus accrues. Quant à comparer les tarifs avec les autres IA, il suffit de demander à Perplexity !