Guerre en Ukraine : L’envoi de soldats européens en discussion, Moscou confirme sa menace
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi 12 décembre 2024, 1.023e jour de la guerre.
Le fait du jour
Des soldats européens déployés sur le sol ukrainien ? Ce pourrait être « l’une des garanties » pour une paix future avec la Russie, a affirmé ce jeudi à l’AFP un haut responsable ukrainien, alors que des débats en ce sens émergent en Europe.
« Nous partons du principe qu’un cessez-le-feu ne suffira pas à résoudre le problème. (Vladimir) Poutine rompt toujours les cessez-le-feu », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat. « C’est pourquoi nous avons besoin de garanties, et la présence de contingents militaires peut être l’une d’entre elles », a-t-elle poursuivi, soulignant que Kiev « soutient d’une manière générale toutes les idées visant à garantir la fiabilité de la paix ».
Ce haut responsable ukrainien a toutefois insisté sur le fait que l’idée de déployer un contingent militaire en Ukraine est « une idée des Européens » et non de Kiev. « Nous constatons que l’Europe cherche des solutions pour éviter l’escalade de la guerre […]. (Emmanuel) Macron est manifestement le chef de file de cette idée », a-t-il dit.
Cette idée a effectivement été notamment discutée ce jeudi à Varsovie lors d’une rencontre entre le président français et le Premier ministre polonais Donald Tusk. Ce dernier a toutefois précisé que « pour l’instant », Varsovie « ne prévoit pas de telles actions ». La plupart des alliés occidentaux ont écarté une telle éventualité par le passé.
La déclaration du jour
« « Une réponse suivra : elle interviendra au moment et de la manière qui seront considérés comme appropriés. Elle suivra obligatoirement » »
Les paroles sont signées Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, ce jeudi. Le Kremlin affirme que l’armée russe répondra « obligatoirement » à l’attaque ukrainienne de mercredi, menée selon Moscou contre un aérodrome militaire russe avec des missiles américains ATACMS, une ligne rouge pour Vladimir Poutine.
Le porte-parole a également souligné que l’armée russe avait fait mercredi une déclaration « claire et absolument sans ambiguïté » en ce sens. Le ministère russe de la Défense, dans un communiqué, avait en effet affirmé qu’une telle attaque « ne resterait pas sans réponse ». « Des mesures appropriées seront prises », avait-il ajouté.
Récemment, en réaction à des frappes similaires, Vladimir Poutine a menacé de bombarder des centres de décision à Kiev avec son missile hypersonique expérimental Orechnik, qui peut porter une charge nucléaire, et les pays occidentaux qui aident l’Ukraine à attaquer le territoire russe.
Le chiffre du jour
Six. C’est le nombre de pays européens qui, aux côtés de l’Union européenne, ont réaffirmé ce jeudi soutenir l’Ukraine sur sa voie « irréversible » vers l’adhésion à l’Otan, estimant aussi que « la paix en Ukraine et la sécurité en Europe sont indissociables ».
Les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne, d’Italie, de Pologne, d’Espagne et du Royaume-Uni, ainsi que la représentante de la politique étrangère de l’Union européenne, étaient réunis à Berlin au moment où l’hypothèse de possibles pourparlers entre Moscou et Kiev gagne en consistance.
« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine sur la voie irréversible de la pleine intégration euro-atlantique, y compris l’adhésion à l’Otan », ont déclaré ces responsables qui disent aussi vouloir fournir à l’Ukraine « des garanties de sécurité à toute épreuve, y compris un soutien militaire et financier fiable et à long terme ». « Il ne peut y avoir de négociations sur la paix en Ukraine sans les Ukrainiens et sans les Européens à leurs côtés », ajoute la déclaration commune.
Les alliés européens de l’Ukraine craignent un désengagement des Etats-Unis dans ce conflit, voire des pressions américaines pour un accord au détriment de Kiev, avec le retour de Donald Trump à la Maison blanche le 20 janvier.
La tendance
Le président élu des Etats-Unis Donald Trump s’est dit « vivement opposé » à l’emploi par l’Ukraine de missiles de longue portée américains en Russie, tout en promettant de ne pas abandonner Kiev, dans un article publié jeudi par le magazine Time.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
« Je suis vivement opposé à l’envoi de missiles à des centaines de kilomètres à l’intérieur de la Russie. Pourquoi faisons-nous cela ? […] Nous ne faisons qu’intensifier cette guerre et l’aggraver », déclare Donald Trump, dans des propos tenus le 25 novembre, précise Time, avant sa rencontre avec les présidents français et ukrainien Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à l’occasion de la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame à Paris.
Les missiles ATACMS ont une portée maximale de 300 kilomètres.