Miss France 2025 : Les candidates face à la haine en ligne
L’élection de Miss France est l’un des rendez-vous les plus commentés sur les réseaux sociaux. La prochaine édition, qui se tiendra samedi au Futuroscope et sera retransmise en direct sur TF1 dès 21h10, n’échappera pas à la règle. Mais entre la surenchère de moqueries, les attaques sur le physique ou les origines et les insultes bas du front, l’élégance des internautes ne sera pas ce qui l’emportera sur X et consorts. Nombre de téléspectateurs et de téléspectatrices posteront leurs vannes pour amuser la galerie sans forcément penser que les candidates finiront sans doute par tomber sur ces messages dénigrants et le vivre difficilement.
« Durant les 48 heures qui suivent son sacre, Miss France n’a pas le temps de regarder les réseaux sociaux. Moi, je lui laisse le choix en lui disant : « Voilà ton téléphone, soit tu le récupères, soit tu prends un peu de distance et tu te reposes », explique Cindy Fabre, la directrice du Comité Miss France. Chaque année des gens s’acharnent sur les candidates. Vous avez des critiques sur vos origines, votre physique… »
« Quand j’ai vu que ça touchait mes proches, ça a commencé à me blesser »
Cela a été le cas de la tenante du titre, Eve Gilles, qui a été massivement éreintée pour sa silhouette et, surtout, ses cheveux courts. « Pour moi, ce n’était pas un sujet. Dans la rue, énormément de femmes ont les cheveux courts, ça ne pose aucun problème. Donc, dans un premier temps, ça m’a fait rire, raconte Miss France 2024. Quand j’ai vu que ça touchait mes proches, ça a commencé à me blesser parce que ça leur faisait du mal à eux. De toute façon, dès que quelqu’un devient une personnalité publique, il faut la critiquer, trouver sur quoi il faut appuyer pour lui faire mal. »
Parfois, le harcèlement commence bien avant le concours diffusé sur TF1, dès les élections régionales. En octobre, juste après avoir été élue Miss Nord-Pas-de-Calais, Sabah Aib a affronté une vague de racisme sur les réseaux sociaux. L’étudiante en droit de 18 ans, d’origines algérienne et marocaine, a rappelé sur Instagram que « la France est un pays multiculturel » et que « [son] nom fait partie de [son] identité, mais n’a rien à voir avec [sa] nationalité ». Elle perçoit ces attaques comme un « reflet d’ignorance et de jalousie ».
« Un accompagnement pour gérer les retours sur les réseaux sociaux »
« En régions, quand les filles sont critiquées, elles sont accompagnées par les comités qui les aident en créant une bulle autour d’elles pour les protéger », indique Eve Gilles. Cindy Fabre, elle, fait savoir que le Comité Miss France « met en place tout un accompagnement sur la façon dont il faut gérer les retours sur les réseaux sociaux ». Elle ajoute avoir constaté que « dans les discours des candidates en régions, il est beaucoup question du harcèlement scolaire. Quand vous êtes Miss de votre région, vous êtes confrontée à l’avis des gens, c’est le jeu ». Et de souligner qu’il faut avoir conscience que plusieurs de ces jeunes femmes ont déjà été « marquées au fer rouge à l’école ».
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Plusieurs prétendantes au titre de Miss France 2025 porteront donc un message de lutte contre le harcèlement. C’est le cas de Marine Futol, représentante de l’île de la Réunion, qui a déclaré à Télé Loisirs que ce combat lui « tient à cœur » : « Quand on me dit que d’autres candidates ou d’autres personnalités publiques soutiennent cette cause, je suis très contente parce que de nos jours le harcèlement est très banalisé. »
« Le positif appelle le positif »
Eve Gilles, après avoir passé le relais à la nouvelle élue, consacrera davantage de temps à son rôle d’ambassadrice de l’association e-Enfance/3018. Elle interviendra notamment dans les établissements scolaires pour évoquer le cyberharcèlement qu’elle a subi. « Ce que je veux mettre en avant, c’est l’importance de communiquer sur ce qui nous arrive. En parler fait du bien », dit-elle.
A celle qui lui succédera, Miss France 2024 souhaite donner ce conseil : « Elle ne doit pas prêter attention aux commentaires, à ces choses négatives vont lui polluer l’esprit. Elle doit penser positif, car le positif appelle le positif. » Un message que les internautes feraient également bien d’avoir en tête.