Belgique

La Flandre affiche l’écart de compétences le plus élevé selon l’origine des élèves

Les adultes flamands issus de l’immigration affichent des scores nettement inférieurs à ceux de leurs concitoyens d’origine belge en matière de compétences linguistiques et mathématiques, selon l’étude PIAAC de l’OCDE publiée mardi. La Flandre présente les écarts les plus marqués parmi l’ensemble des 31 pays ayant participé à l’enquête.

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Les adultes flamands issus de l’immigration affichent des scores nettement inférieurs à ceux de leurs concitoyens d’origine belge en matière de compétences linguistiques et mathématiques, selon l’étude PIAAC de l’OCDE publiée mardi. La Flandre présente les écarts les plus marqués parmi l’ensemble des 31 pays ayant participé à l’enquête.
(photo prétexte) ©Copyright (c) 2018 Antonio Guillem/Shutterstock. No use without permission.

L’enquête PIAAC, menée tous les dix ans, évalue les compétences linguistiques et mathématiques des 16-65 ans, ainsi que leur capacité à résoudre des problèmes. Cette étude a interrogé 3.909 personnes au nord du pays.

Selon cette enquête, les personnes nées en Belgique et dont le néerlandais est la langue maternelle obtiennent des scores supérieurs de 22% en numératie (soit la capacité de comprendre et d’utiliser des données mathématiques dans la vie de tous les jours) et de 24% en littératie (soit l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante en vue d’étendre ses connaissances et ses capacités) par rapport aux personnes issues de l’immigration. Cet écart en numératie est le plus important de tous les pays étudiés. Pour la littératie, seule l’Allemagne présente un écart plus marqué.

L’étude révèle également un écart de 25 à 26% entre les Flamands et Flamandes nés en Belgique et les personnes immigrées de première génération, tant en littératie qu’en numératie. Là encore, seuls l’Allemagne et la Finlande présentent des écarts plus importants en littératie, et seule la Finlande en numératie. En outre, l’écart entre personnes immigrées de seconde génération et personnes non-immigrées est le plus élevé en Flandre pour les trois domaines évalués (littératie, numératie et résolution de problèmes), atteignant 15 à 16%.

Malgré ces disparités, la Flandre se positionne favorablement au niveau international, occupant la septième place en littératie et la huitième en numératie et en résolution de problèmes, derrière la Finlande et le Japon, qui dominent le classement.

Ces résultats sont « honteux », a déploré la ministre flamande de l’Éducation, Zuhal Demir (N-VA), insistant au passage sur l’importance de maîtriser le néerlandais. Un investissement de 433 millions d’euros sera consacré à l’apprentissage de la langue de Vondel au cours des cinq prochaines années, avec une attention particulière portée à la petite enfance. Les enfants de la maternelle n’atteignant pas les objectifs du test Koala (test obligatoire pour l’ensemble des élèves flamands de 3e maternelle, NDLR) bénéficieront d’un programme intensif d’intégration linguistique.

L’étude TIMSS, parue la semaine dernière et évaluant les compétences en mathématiques et en sciences des élèves de dix ans, avait déjà mis en lumière un écart de performance plus important en Flandre qu’ailleurs entre les enfants issus ou non de l’immigration. « Après plus de cinquante années d’immigration, force est de constater l’échec de notre politique d’intégration », reconnaît Mme Demir. « C’est pourquoi nous incitons désormais les parents non néerlandophones à s’investir dans l’apprentissage de la langue », ajoute la ministre. En janvier, cette dernière avait par ailleurs annoncé que les parents d’origine étrangère refusant d’apprendre le néerlandais perdraient leur prime scolaire.

Globalement, l’étude PIAAC brosse un tableau « en demi-teinte » des compétences en littératie, numératie et résolution adaptative de problèmes. La Finlande, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède excellent dans tous ces domaines, et une part importante de la population adulte dans ces pays affiche des compétences élevées. Néanmoins, en moyenne dans les pays de l’OCDE, « 18% des adultes ne maîtrisent même pas les compétences les plus élémentaires dans aucun domaine », observe l’organisation.