Syrie : Que sait-on des djihadistes français qui ont participé à la chute de Bachar al-Assad ?
Juchés sur un blindé de transport de troupes circulant dans les faubourgs de la ville de Hama, en Syrie, six à huit hommes en armes paradent autour d’une station-service.
La vidéo, datée de ce dimanche, reçue et commentée sur France 24 par le journaliste Wassim Nassr, est décrite par le spécialiste des mouvements djihadistes comme montrant un groupe de combattants français, survivants de la chute de l’Etat islamique puis de la guerre civile et réfugiés depuis dans la poche d’Idlib, bastion des « rebelles » syriens.
Ces derniers, aux ordres d’Abu Mohammad al-Jolani, chef de l’Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ex-branche d’Al-Qaida en Syrie, tombeuse du régime de Bachar al-Assad, se filment à nouveau alors qu’ils entrent dans la ville de Hama. Et l’un d’eux s’exprime distinctement en français, au milieu des klaxons célébrant leur arrivée : « On prend la ville d’Hama. Allahou Akbar […] ». La séquence suivante se passe dans un village, alors que la troupe roule au milieu d’une petite foule en liesse dans un quartier chrétien matérialisé par la présence d’une église, visible sur la vidéo. « Même les chrétiens, ils sont heureux », entend-on, répété à deux reprises. « Jour de dimanche… jour de messe. Pas le temps d’aller à la messe », commente le vidéaste combattant, manifestement en joie.
Une filière niçoise mise au pas ?
Wassim Nassr souligne ensuite le bon accueil reçu par ces combattants. Ils ne se livrent pas à des exactions, ce qui « démontre à quel point al-Jolani tient ses troupes », commente le spécialiste.
Si la présence de djihadistes étrangers et a fortiori Français ne fait aucun doute, se pose la question de leur nombre et de leur affiliation, alors que près de 1.880 Français enrôlés dans les filières djihadistes irako-syriennes avaient été recensés par les autorités en 2015, au pic de cette attractivité.
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Au début de l’offensive éclair des troupes d’al-Jolani, il restait encore « une grosse centaine de ressortissants français présents dans la poche d’Idlib », évalue Olivier Christen, procureur national antiterroriste, auprès du Figaro qui détaille : « Une cinquantaine appartiendrait à la brigade d’Omar Omsen et une trentaine à la mouvance dirigée par Abou Mohammed al-Jolani ». Omar Omsen, du nom d’un recruteur de djihadistes originaires de Nice, un temps en conflit avec la HTS d’al-Jolani mais qui semble à présent avoir été mis au pas par le nouvel homme fort de Damas et de la Syrie.