France

Projet d’attentat à Poitiers : Syrie, bombe artisanale, djihadisme… Le point sur l’action des trois étudiants radicalisés

Les trois hommes sont âgés de 19 et 20 ans. Tous ont été arrêtés mardi et mercredi, à Nîmes et à Nantes puis mis en examen, à l’issue d’une garde à vue de quatre jours, ce samedi à Paris. Ils sont soupçonnés d’avoir projeté une action violente d’inspiration djihadiste avec « des bombes artisanales ». Après leur garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), les trois suspects ont été interrogés par un magistrat instructeur, puis placés en détention provisoire samedi.

Qui sont les trois suspects ?

L’un est étudiant en informatique et « fils d’un imam aumônier qui travaille en prison », a appris dimanche l’AFP de sources proches du dossier. Un deuxième étudie la chimie et le dernier, la psychologie. « Ils échangeaient sur les réseaux sociaux », d’après la source proche de l’enquête, mais s’étaient déjà rencontrés et au moins deux d’entre eux avaient essayé de confectionner des bombes artisanales dans une chambre d’étudiant.

Ils avaient réuni tout ce qu’il fallait pour manipuler des explosifs artisanaux de type TATP, utilisés, entre autres groupes terroristes, par Daesh, et pour lesquels ils devaient recevoir « de nouveaux ingrédients », avance Le Parisien. « Ils s’étaient même entraînés à la manipulation d’explosifs », selon nos confrères, mais ont été arrêtés « avant de prendre possession de cette livraison dans une consigne ».

Ces « fanatiques d’organisations djihadistes » ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte le 20 novembre, a confirmé le Parquet national antiterroriste (Pnat). Les investigations sont désormais confiées à des magistrats instructeurs.

Que leur est-il reproché ?

Leurs conversations jugées « inquiétantes » sur des réseaux cryptés, dans lesquelles ils évoquaient l’organisation de l’état islamique ou les rebelles djihadistes HTS, ont alerté les policiers de la DGSI. Ils sont soupçonnés d’avoir projeté une action violente d’inspiration djihadiste avec « des bombes artisanales » et d’avoir commandé du matériel « pour fabriquer des bombes artisanales », ont indiqué dimanche à l’AFP ces sources proches du dossier et une source proche de l’enquête.

Deux d’entre eux sont mis en examen pour « fabrication non autorisée d’engin explosif » ainsi que pour « détention et transport de substance ou produit incendiaire ou explosif », a confirmé dimanche le Pnat. Comme le troisième mis en cause, ils sont aussi poursuivis pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Mais pourquoi Poitiers ?

La mairie de Poitiers figurait parmi les cibles envisagées par les suspects, radicalisés autour de thèses djihadistes. Mais pourquoi ? Tout simplement parce que ces trois jeunes hommes y voyaient la symbolique bataille de Poitiers, en 732, durant laquelle Charles Martel a battu des troupes arabo-berbères. Le siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a aussi pu être évoqué, selon ces sources. dans leurs conversations. Toujours selon Le Parisien, les trois jeunes hommes évoquaient également l’idée de partir en Syrie.

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« Les cibles ne sont pas consolidées » à ce stade des investigations, a nuancé la source proche de l’enquête. Une source proche de la mairie a aussi assuré à l’AFP que la ville n’avait reçu aucune « menace directe ».

Quelle est la réaction de la maire de Poitiers ?

« J’ai toute confiance en la police et la justice pour identifier, arrêter et condamner les auteurs de tentatives d’action terroriste de ce type », a réagi la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond’huy. « Poitiers est de longue date et doit rester un modèle de coexistence apaisée et de dialogue entre les cultures, entre les spiritualités, dans le respect des différences de chacun et dans le refus de la violence », a déclaré l’édile à l’AFP.