Les dettes colossales des clubs algériens
L’ancien président de la Ligue de football professionnel, Mohamed Mecherara, assure que le professionnalisme en Algérie est un total échec, en dévoilant un chiffre hallucinant des dettes du club de la Ligue 1. Selon lui, les joueurs du championnat national ne méritent pas un salaire supérieur à 20 millions de centimes.
En 2010, la Fédération algérienne de football, sous l’égide de Mohamed Raouraoua, a lancé le professionnalisme en Algérie. Quatorze ans après, ce projet n’a finalement rien apporté au football algérien. Corruption, des clubs déficitaires et endettés ou encore, une programmation anarchique, c’est ce qu’on peut retenir du mot professionnalisme en Algérie.
Certes, l’état algérien est venu à la rescousse, en octroyant de solides sociétés étatiques pour la majorité des clubs. Mais cela n’a fait que dilapider l’argent public. En effet, les clubs se permettent à accorder des salaires faramineux aux joueurs pour un niveau médiocre.
Au lancement du professionnalisme, Mohamed Mecherara était à l’époque président de la Ligue de football professionnel. Il assure que ce projet est un véritable échec. « Quatorze ans après, je ne peux dire qu’on a réussi dans le professionnalisme. Et pour preuve, aucun des 36 articles du règlement du professionnalisme, paru dans l’arrêté du 1ᵉʳ juillet 2010, n’a été appliqué. Ce projet est un total échec. Je pense que l’engagement d’une commission étrangère pour faire une audit s’impose », dira-t-il, lors de son passage sur une chaine de télévision privée.
L’ancien homme fort à la LFP a dévoilé un chiffre hallucinant des dettes des clubs. « Au terme de chaque saison, on voit des clubs déficitaires et endettés. Selon mes informations, les dettes ont dépassé le seuil de 2000 milliards de centimes, entre les impôts, les cotisations CNAS ainsi que les salaires que doivent les clubs aux joueurs et aux entraineurs », a-t-il indiqué.
« Aucun joueur ne mérite un salaire plus de 20 millions »
Selon Mohamed Mecherara, aucun joueur de Ligue 1 ne mérite un salaire de plus de 20 millions de centimes. « Une société étatique injecte environ 100 milliards dans les caisses d’un club, mais le responsable gère la somme comme s’il s’agit de son propre argent. De quel droit on accorde des salaires faramineux aux joueurs ? Je pense qu’il faut contrôler les responsables, car il s’agit de l’argent public », dira-t-il.
Et d’ajouter : « Économiquement, aucun joueur ne mérite un salaire supérieur à 20 millions de centimes. Ça fait vraiment mal d’entendre des joueurs percevoir des mensualités plus de 100 millions de centimes ».