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Vendée Globe 2024 : On se pelle toujours les meules en mer, Dalin garde la tête

Toujours en tête du Vendée Globe, Charlie Dalin (Macif) a vu son premier poursuivant, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), grappiller un peu de son retard pour pointer dimanche matin à 272 milles nautiques. On fait le point avant de passer à table pour le poulet-patates de grand-maman.

Bataille à distance entre Dalin et Simon

Le leader, qui a mis le cap en direction du cap Leeuwin en Australie, s’est légèrement éloigné ces dernières heures de la zone d’exclusion arctique (ZEA), qu’il longeait jusque-là et que les 38 concurrents ont interdiction de pénétrer pour éviter les icebergs. Son dauphin évolue, lui, dans les Cinquantièmes Hurlants, à l’Est des Iles Kerguelen, une zone où la température de l’eau est actuellement à deux degrés Celsius, proche du point de congélation.

La bagarre fait rage dans le froid glacial

Derrière, parmi les huit suivants au classement qui ont majoritairement choisi une option nord plus longue mais moins risquée, on maintient globalement un tempo élevé. Si le troisième Yoann Richomme (Paprec Arkéa), à 545 mn de Dalin, et le quatrième Thomas Ruyant (Vulnerable), à 655 mn, ont légèrement perdu sur la tête, le cinquième Jérémie Beyou (Charal) a repris à l’inverse 94 mn sur Dalin pendant la nuit et pointe à 932 mn.

Sur les dernières 24 heures, le bateau le plus rapide a été celui de Nicolas Lunven (Holcim – PRB). Son très bon rythme lui a permis de s’emparer de la sixième place, aux dépens du Britannique Sam Goodchild (Vulnerable), et de pointer à 946 mn du leader. La plupart des concurrents qui naviguent désormais auprès de la ZEA sont directement confrontés au froid à bord car seul un quart des bateaux engagés dans cette 10e édition disposent du chauffage à bord, un vrai plus.

Le classement à 7 heures

1. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance)

2. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 272,73 milles du leader

3. Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 545,25 milles

4. Thomas Ruyant (Vulnerable) à 655,69 milles

5. Jérémie Beyou (Charal) à 932,28 milles

On se les pelle sévère

Antoine Cornic (Human Immobilier), 31e, à plus de 3.000 milles de Dalin, nous donne un aperçu dans ces conditions de course que l’on préfère suivre depuis notre canap, sous un plaid, avec un chocolat fumant dans les mains. « Ce froid-là ne se contente pas de toucher la peau : il s’infiltre, s’imprime et semble vouloir devenir une partie de vous », a expliqué auprès de l’organisation l’ancien judoka, confronté à ces conditions depuis qu’il a franchi le Cap de Bonne Espérance vendredi.

« A l’intérieur du bateau, ça ruisselle d’humidité. Les vêtements et le duvet collent. C’est le plus dur, je crois, a-t-il confié. Je comprends pourquoi les IMOCA les plus récents ont des cockpits entièrement fermés. Moi, j’ai un bateau à l’ancienne et pour me préserver, je n’ai pas d’autre choix que de vivre beaucoup à l’intérieur ».