Sport

Vendée Globe 2024 : Les skippeurs à l’épreuve du froid, Manuel Cousin à la recherche de son premier albatros

Charlie Dalin toujours plus fort que la tempête. Le leader de ce Vendée Globe 2024 poursuit son chemin à l’avant de la dépression, tandis que derrière lui Sébastien Simon s’est retrouvé pris dans la nasse et a dû lâcher du terrain. Loin derrière, les derniers skippeurs s’apprêtent à passer le cap de Bonne-Espérance et sont à l’affût de leur premier albatros, signe d’entrée dans les mers du Sud.

Glaglagla à tribord

Contrairement à leurs poursuivants, qui ont choisi une trajectoire plus au nord, les deux leaders Charlie Dalin (Macif) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) continuent de tirer des bords au ras de la Zone d’Exclusion Antarctique. Ils évoluent aujourd’hui dans les Cinquantièmes Hurlants, non loin d’une zone, à l’Est des Kerguelen, où des icebergs sont en train de remonter du sud. Forcément, la température de l’eau s’en ressent, proche de 2°C, et le vent se fait glacial et agressif.

« Ça caille fort ! », résume Sébastien Simon. Pour ne rien arranger, des vagues grosses comme des immeubles s’abattent sur le bateau, rendant l’atmosphère à bord humide en permanence. « Ce froid-là ne se contente pas de toucher la peau : il s’infiltre, s’imprime et semble vouloir devenir une partie de vous », a expliqué Antoine Cornic (Human Immobilier), qui a lui aussi choisi cette option très au sud.

L’actuel 31e du classement a raconté lors de sa vacation qu’il n’était plus très loin de craquer et d’aller fouiller dans ses cadeaux de Noël. « Ma femme a lâché le morceau : elle m’a dit que dans mes cadeaux, il y avait des chaufferettes. Je ne suis pas sûr d’attendre jusqu’au 25 ! », a-t-il raconté.

Ça coince au nord

Le petit groupe de poursuivants, de Jérémie Beyou (Charal, 5e) à Yannick Bestaven (Maître Coq V, 9e), n’avance plus. Pris dans un anticyclone et des vents ramollis (autour de 17 noeuds contre près de 30 pour Simon et Dalin), Beyou a vu sa vitesse chuter à moins de 10 noeuds sur la journée de vendredi. « Comme c’est parti, devant, ils vont nous coller 1.000 milles d’ici au passage du cap Leeuwin ! », s’alarme-t-il. Tout ce petit monde ne va pas tarder à virer de bord et faire comme Yoann Richomme (Paprec Arkéa, 3e) et Thomas Ruyant (Vulnerable, 4e), qui ont repiqué vers le sud pour aller chercher des vents plus porteurs.

Le classement à 15 heures

1. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance)

2. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 279 milles du leader

3. Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 515 milles

4. Thomas Ruyant (Vulnerable) à 631 milles

5. Jérémie Beyou (Charal) à 972 milles

Manuel Cousin prêt pour son premier albatros

Ralenti par un choc avec un Ofni en descendant l’Atlantique, Manuel Cousin (Coup de Pouce, 34e) devrait franchir le Cap de Bonne-Espérance la nuit prochaine. Enfin ! « Ça va être une belle étape de franchie, a-t-il fait savoir ce samedi matin. Je suis très content de le passer, on évite en plus la grosse dépression qui est devant nous, ça je n’en suis malheureux. » Le skippeur a hâte de voir son premier albatros, cet oiseau à la plus grande envergure au monde, vrai symbole des mers du Sud. « Ça ne va pas tarder je pense. Peut-être demain, j’espère ! Je serais vraiment super content. »

Des nouvelles de Marina Foils

Tout va bien pour notre skippeur virtuel ! le bateau de 20 Minutes fait une entrée remarquée dans les mers du Sud, et poursuit sa folle remontée avec une tonitruante 124.000e place au classement.

Tut tut Marina
Tut tut Marina - 20 Minutes

Après une bonne nuit réparatrice, on continue de mettre le cap vers le sud-est et de profiter des bourasques, juste derrière la tempête. Nous aussi, on espère voir notre premier albatros très bientôt.