France

Oise : Licencié pour un GIF d’Homer Simpson, un salarié saisit les prud’hommes

Victime d’Homer Simpson. Loan Léton, un salarié de 23 ans du centre d’appels Concentrix à La Croix-Saint-Ouen (Oise), a été licencié pour faute grave le 9 octobre dernier, rapporte Le Parisien. Le motif ? La publication sur la messagerie Teams d’un GIF représentant Homer Simpson se dissimulant dans une haie, accompagné de la légende : « Le service RH un jour de paie ». Ce message intervenait alors que la direction venait d’annoncer un retard dans le versement des salaires.

Loan Léton affirme que son intention était simplement de « détendre l’atmosphère » dans un contexte tendu. « Les GIF étaient régulièrement utilisés. Je voulais juste faire rire, car les gens commençaient à s’énerver », explique-t-il au quotidien. Cependant, la direction a interprété ce geste comme une attaque personnelle envers le service des ressources humaines. Résultat : un licenciement sans préavis, justifié par le souci de « garantir la sécurité mentale des salariés ».

Un licenciement dénoncé comme abusif

Soutenu par la CGT et son avocat, Me Rudy Ouakrat, Loan Léton conteste cette décision devant les prud’hommes de Compiègne, avec un dépôt de dossier prévu avant le 15 décembre. Selon son avocat, le licenciement repose sur un prétexte, « tout le monde utilise des GIF chez Concentrix. Ce licenciement cache un autre motif : Loan Léton commençait à s’impliquer syndicalement, à soutenir des collègues dans des contentieux et à participer à des grèves. C’est une atteinte à la liberté d’expression. »

L’affaire, dévoilée le 18 octobre lors d’une grève devant le site de La Croix-Saint-Ouen, a rapidement pris une ampleur inattendue. « Samuel Etienne en a parlé sur TikTok, Bruce Toussaint également. Même Skyrock a évoqué mon cas, » raconte le jeune homme, encore surpris par l’attention médiatique.

Une période psychologiquement difficile

Malgré le soutien de sa famille, Loan Léton admet avoir vécu une période difficile : « Psychologiquement, ça a été dur. Certains collègues ont essayé de me dénigrer sur les réseaux, en inventant des choses fausses sur mon comportement », dit-il encore au Parisien. En attendant l’issue de la procédure judiciaire, il entame des démarches pour toucher le chômage et cherche un emploi temporaire.

Si le tribunal des prud’hommes donne raison à Loan Léton, il pourrait soit réintégrer son poste, soit réclamer des indemnisations. Pour Me Rudy Ouakrat, ce licenciement révèle des dysfonctionnements plus larges. Contactée à plusieurs reprises par Le Parisien, la direction de Concentrix est restée silencieuse.