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Guerre en Ukraine : Trump et Zelensky à Notre-Dame, une grand-messe diplomatique s’annonce au 1.017e jour du conflit

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi 6 décembre 2024, 1.017e jour de la guerre.

Le fait du jour

Après la résurrection, le miracle ? Notre-Dame de Paris sera aussi la cathédrale de la diplomatie mondiale ce samedi, en réunissant sous ses voûtes le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain élu Donald Trump, pour la première fois depuis la victoire du milliardaire. Si l’Américain était annoncé depuis plusieurs jours, la présence de son homologue ukrainien est une surprise. L’Elysée a indiqué que les deux hommes seraient reçus par Emmanuel Macron avant la cérémonie d’inauguration mais sans préciser encore s’il y aura une réunion entre les trois chefs d’Etat, ou un entretien particulier en Trump et Zelensky.

Pour rappel, Donald Trump, dont le pays est le principal financeur de l’Otan, s’est vanté de pouvoir régler le conflit russo-ukrainien « en vingt-quatre heures ». Comment ? Avec quelles concessions imposées à l’Ukraine. Volodymyr Zelensky, qui espère « une paix juste », ne devrait pas manquer l’occasion d’obtenir des éclaircissements.

La déclaration du jour

« Nous ne voyons pas pourquoi la Russie et les États-Unis ne pourraient pas coopérer pour le bien de l’univers » »

Une phrase sibylline de Serguei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, dans une interview donnée à l’animateur américain conservateur Tucker Carlson et dont le contenu est bien moins « bisounours » que ne le laisse penser cette assertion. Le diplomate s’est aussi montré menaçant. En faisant notamment allusion au tir le 21 novembre sur l’Ukraine du nouveau missile russe Orechnik – qui peut être muni d’une tête nucléaire. « Nous envoyons des signaux et nous espérons que le dernier, il y a deux semaines, a été pris au sérieux », a-t-il dit. Les Etats-Unis et leurs alliés doivent « comprendre que nous serions prêts à utiliser tous les moyens pour ne pas leur permettre de réussir ce qu’ils appellent la défaite stratégique de la Russie », a-t-il poursuivi.

Parallèlement, Vladimir Poutine, en visite en Biélorussie, a annoncé qu’il n’excluait pas d’installer bientôt des missiles Orechnik sur le territoire de ce pays, allié fidèle.

Le chiffre du jour

9. Le nombre d’Ukrainiens qui ont trouvé la mort ce vendredi dans une nouvelle frappe russe sur la ville méridionale de Zaporijjia. Elle a fait aussi au moins six blessés. Plus tôt dans la journée, au moins une personne a été tuée et treize autres ont été blessées par un missile russe à Kryvyï Rig, dans le centre de l’Ukraine, ville natale du président Volodymyr Zelensky.

La tendance du jour

L’ombre de la Russie plane sur le coup de théâtre du jour : l’annulation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie et par conséquent du second tour qui devait avoir lieu ce dimanche. C’est la cour constitutionnelle du pays qui a pris cette décision, sur fond de soupçons d’ingérence russe dans la campagne.

A la surprise générale, le premier tour avait placé en tête Calin Georgescu, un quasi-inconnu, prorusse, dont la campagne sur TikTok avait fait fureur. Adepte des théories de complot et admiratif de Donald Trump, il a surtout bénéficié sur les réseaux sociaux d’une « campagne de promotion agressive, en violation de la législation électorale », d’après les autorités. Les services secrets ont recensé « 25.000 comptes TikTok » directement associés à la campagne du candidat nationaliste et devenus « extrêmement actifs deux semaines avant la date du scrutin », selon ces documents.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

La Roumanie a par ailleurs détecté plus de 85.000 cyberattaques, « y compris le jour de l’élection », lancées depuis une trentaine de pays « et exploitant les vulnérabilités des systèmes informatiques électoraux » pour déstabiliser le processus.

Deux enquêtes ont été ouvertes sur des faits de délits électoraux et blanchiment d’argent, notamment par le parquet anticorruption. Les élections attendront donc. Klaus Iohannis, le président actuel, pro-européen, reste en place le temps de réorganiser le scrutin.