Etats-Unis : En cas de guerre avec la Chine, le pays risque de « manquer de munitions », averti un conseiller de Biden
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a alerté mercredi sur la possibilité que les États-Unis épuisent rapidement leurs stocks de munitions en cas de guerre totale avec la Chine, avant de souligner la nécessité de renforcer la production d’armements pour répondre à des conflits qui pourraient s’éterniser.
Un avertissement qui s’inscrit dans un contexte de tensions internationales grandissantes, avec notamment la guerre en Ukraine. Washington a d’ailleurs annoncé en début de semaine un nouveau soutien de 725 millions de dollars à Kiev, une aide qui comprend des missiles et des mines antipersonnel.
Renforcer l’industrie de la défense
Jake Sullivan a détaillé les limites actuelles des capacités de production d’armements. Selon lui, les leçons tirées du conflit en Ukraine montrent clairement que les États-Unis ne peuvent pas se reposer sur des stocks fixes, mais doivent être capables d’augmenter leur cadence de production en temps réel. Pour illustrer cette réalité, le conseiller de Joe Biden prend l’exemple des obus d’artillerie, utilisés massivement en Ukraine : leur production, bien qu’en hausse, reste insuffisante pour faire face aux besoins croissants.
Il a mis en avant les obus d’artillerie de 155 mm, massivement utilisés en Ukraine. Bien que la production ait augmenté, elle reste insuffisante pour répondre aux besoins croissants. Pour remédier à cette situation, Sullivan propose la création d’un fonds de roulement annuel de 500 millions de dollars. Ce fonds, destiné au Pentagone, garantirait un approvisionnement continu, même dans des contextes où plusieurs conflits simultanés viendraient à épuiser les ressources disponibles.
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Une réorientation stratégique sous Trump ?
L’administration Biden a déjà pris des mesures pour accroître la cadence de production. D’ici janvier 2025, la fabrication mensuelle d’obus devrait atteindre 55.000 unités, avec un objectif fixé à 100.000 par mois d’ici 2026. Cette hausse de 400 % reflète l’urgence et la priorité accordées à l’adaptation de l’industrie de défense américaine.
Cependant, cette vision pourrait évoluer avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Les conseillers du président élu, dont le futur vice-président J.D. Vance, plaident pour une réorientation des priorités stratégiques. Ils estiment que les ressources devraient être concentrées sur la préparation à un éventuel conflit avec la Chine, considérée par beaucoup comme le principal rival stratégique des États-Unis.