Guerre en Ukraine : Maire torturé à mort et information « sensible » sur les pertes russes au 1.015e jour du conflit
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mercredi 4 décembre 2024, 1015e jour de la guerre.
Le fait du jour
Les alliés de l’Ukraine doivent encore aider militairement l’Ukraine pour changer « la trajectoire du conflit une fois pour toutes ». C’est le message qu’a martelé Mark Rutte, le secrétaire général de l’Otan, à Bruxelles ce mercredi, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance. « Cela signifie que nous voulons mettre l’Ukraine en position de force, pour que le gouvernement ukrainien puisse un jour entamer des négociations avec les Russes », a-t-il encore plaidé, sans évoquer l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan dont le Kremlin fait une « ligne rouge ».
Mark Rutte a aussi envoyé un message à Donald Trump, pas vraiment enclin à continuer de financer l’Otan, en évoquant le danger de la coopération croissante en Moscou et Pyongyang. La Russie apporte son « soutien » au programme nucléaire et de missiles de la Corée du Nord, en échange d’armes et de soldats dans sa guerre contre l’Ukraine, a-t-il déclaré. « Ces développements peuvent déstabiliser la péninsule coréenne et même menacer les Etats-Unis », a-t-il poursuivi, la « guerre illégale en Ukraine nous menace donc tous ».
La déclaration du jour
« Le maire de Dniproroudné a été retenu en captivité par les occupants pendant deux ans et huit mois et torturé à mort. » »
L’accusation a été lancée ce mercredi sur Telegram par Ivan Fedorov, le gouverneur de la région méridionale de Zaporijjia. Il accuse la Russie d’avoir torturé à mort Ievguen Matveïev, le maire d’une ville du sud du pays, détenu par les forces russes en 2022, et dont le corps a été restitué récemment par Moscou lors d’un échange.
La localité de Dniproroudné, dont la population était estimée à 17.700 habitants avant la guerre, se trouve dans la région de Zaporijjia que Moscou a partiellement annexée en 2022. Ivan Fedorov a décrit l’ancien maire comme un « véritable patriote ». « Pendant l’occupation, il n’a pas quitté la ville ni ses habitants et a tout fait pour assurer la vie de la communauté », a-t-il expliqué dans son message publié sur Telegram.
Le chiffre du jour
48.000. Le nombre de familles de soldats russes qui recherchent officiellement un proche disparu sur le front, selon le média russe indépendant Astra. Ce dernier a étayé ses révélations, qui donnent une idée de l’ampleur des pertes humaines enregistrées par la Russie, par la diffusion sur Telegram d’une vidéo officielle d’une réunion de la Douma. Lors de cette réunion, une vice-ministre de la Défense, Anna Tsiviliova – présentée par certains médias comme une parente de Vladimir Poutine – a indiqué que la Russie avait reçu quelque 48.000 demandes de tests ADN de membres de la famille de soldats combattant en Ukraine et cherchant un proche. « Le ministère de l’Intérieur les récolte, gratuitement, à ses frais, et les inclut dans sa base de données, auprès de tous les membres de familles qui en ont fait la demande. Comme je l’ai dit – 48.000 personnes », dit-elle dans cette vidéo.
Après cette déclaration, lors de la même réunion, le chef du comité de la Douma sur la Défense, Andreï Kartapolov, a pris la parole, demandant à ce que « ce nombre ne figure nulle part » dans des documents officiels, car il s’agit d’une « information confidentielle et assez sensible ».
La tendance du jour
Est-ce un signe que des négociations de paix vont vraiment démarrer ? A défaut de se parler, les chefs des diplomaties russe et ukrainienne vont probablement se croiser. La Russie a en effet annoncé ce mercredi que Sergueï Lavrov, son ministre des Affaires étrangères, sera jeudi et vendredi à Malte pour assister à une réunion de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Pour ce proche de Vladimir Poutine, sous sanctions européennes, il s’agira du premier déplacement sur le territoire de l’Union européenne depuis le début du conflit. En terrain hostile donc puisque l’écrasante majorité des 57 Etats membres de l’OSCE – une organisation internationale créée à l’époque de la Guerre froide comme une plateforme de dialogue Est-Ouest – ont dénoncé l’assaut russe contre l’Ukraine et financent sa résistance.
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Cette venue est d’autant plus inédite que l’Ukraine a annoncé, également ce mercredi, que son propre ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, serait lui aussi à Malte. Il doit s’exprimer lors d’une session plénière et mener des rencontres bilatérales avec des représentants de « pays partenaires ». Pas officiellement avec Sergueï Lavrov donc, mais ils respireront le même air méditerranéen.