France

Lyon : Mort dans les décombres, propriété de la ville… Que sait-on de l’incendie d’un immeuble squatté par 80 personnes ?

Dans la nuit de lundi à mardi, un peu avant 1 heure du matin, un incendie s’est déclaré dans l’immeuble Denuzière, situé à Caluire-et-Cuire, près de Lyon, a indiqué la préfecture du Rhône dans un communiqué. Deux personnes ont été grièvement blessées et transportées en urgence absolue. Deux autres ont été hospitalisées en urgence relative. « En milieu de journée, une personne décédée a été retrouvée dans les décombres », a indiqué la ville de Lyon dans un communiqué.

Au total, 139 sapeurs-pompiers et deux équipes du Samu ont été mobilisés. Ils ont réussi à maîtriser le feu vers 03h30 du matin.

47 personnes emmenées dans un centre d’accueil

Les services de l’Etat ont précisé que 47 personnes avaient été prises en charge et examinées par les secours dans la nuit. Elles ont été « transportées vers un centre d’accueil de la Croix Rouge, par un bus TCL réquisitionné ».

Des opérations de recherches ont également été entreprises, trois personnes ayant été portées disparues. « Les occupants restants ont fait l’objet d’une prise en charge dans un gymnase ouvert par la mairie de Caluire-et-Cuire », a précisé Philippe Cochet, président du groupe La métro positive et maire de cette commune.

Un bâtiment occupé illégalement depuis un an

L’immeuble, propriété de la ville de Lyon, était un ancien pensionnat désaffecté et muré depuis plusieurs années. Il avait été réinvesti par l’intersquat 69 l’année dernière après l’évacuation du « plus grand squat de la ville à l’époque », situé dans le 7e arrondissement.

A la suite de cette occupation, le maire de Caluire-et-Cuire avait pris un arrêté d’interdiction d’habitation le 9 novembre 2023, « dénonçant les risques imminents ». Il « mettait explicitement en garde contre les risques d’incendie liés aux branchements électriques », rappelle ce dernier dans le communiqué. Cet arrêté avait été annulé par le tribunal administratif de Lyon. La commune avait alors saisi la métropole de Lyon pour qu’elle prenne un arrêté de péril, sans succès.

L’opposition pointe « la responsabilité » de la ville

« C’était, hélas, prévisible compte tenu de l’état du bâtiment », a réagi à son tour, Pierre Oliver, président du groupe droite, centre et indépendants de la ville de Lyon. « Le maire de Lyon avait choisi de ne pas demander l’évacuation de ce squat et aucun arrêté de péril n’a été pris », affirme-t-il, pointant « la responsabilité pénale » de l’élu.

« Maintes fois en conseil municipal, nous avons dénoncé l’hypocrisie de cette soi-disant politique de l’hospitalité pratiquée », dit-il. Avant de lancer : « Combien d’autres squats se trouvent dans des bâtiments appartenant à la ville ou sur son territoire, à des acteurs publics comme des bailleurs sociaux ? Faut-il d’autres drames pour sortir de cet aveuglement ? »

Notre dossier sur les incendies

En réponse, le maire a simplement confirmé que ce bâtiment appartenait à la ville et qu’il était effectivement occupé « depuis octobre 2023 par environ 80 personnes qui venaient en majorité de l’évacuation du  »squat Pyramide ». » « La ville de Lyon tient à exprimer sa solidarité aux victimes et à leurs proches ainsi qu’aux collectifs qui les accompagnent », écrit-il dans le communiqué, remerciant « l’ensemble des services de secours et sécurité qui sont mobilisés depuis cette nuit sur place. »

Une enquête devrait être ouverte pour déterminer les circonstances exactes du sinistre.