Notre-Dame de Paris : Non, Emmanuel Macron ne va pas être représenté dans des vitraux de la cathédrale
L’annonce suscite une nouvelle bataille des anciens et des modernes : Emmanuel Macron a lancé un concours pour installer des vitraux contemporains dans six chapelles du côté sud de Notre-Dame de Paris.
Pour les opposants à ce projet, le problème est que ces créations viendront remplacer des vitraux du XIXe siècle, conçus par Viollet-le-Duc, et qui n’ont pas été endommagés par l’incendie de la cathédrale.
Ceux-ci devraient ensuite être exposés dans un nouveau musée, qui doit être installé dans les locaux de l’Hôtel-Dieu, à quelques mètres à peine de la cathédrale. Quant aux vitraux contemporains, leur installation est prévue à l’horizon 2026.
Le design des vitraux contemporains n’a toujours pas été dévoilé
Sur les réseaux sociaux, des opposants à ce changement s’organisent, dévoilant des montages de ces supposés vitraux contemporains, alors que le concours est toujours en cours et que le design des vitraux gagnants n’a toujours pas été dévoilé.
Sur Facebook et sur X, des internautes ont ainsi recours à l’intelligence artificielle pour dénoncer ce concours, qu’ils voient comme un « fait du prince » d’Emmanuel Macron. Ils imaginent ainsi le président de la République représenté sous diverses manières sur ses vitraux.
D’autres internautes publient des images de vitraux contemporains hors contexte. Des internautes s’y laissent piéger, imaginant voir les futurs vitraux de la cathédrale gothique.
Des spécialistes opposés au projet
Il n’y a pas que sur les réseaux sociaux que le projet suscite des interrogations. En décembre 2023, Didier Rykner, le fondateur du site spécialisé La Tribune de l’art, s’était déjà alerté du projet et avait lancé une pétition en ligne. Sept mois plus tard, en juillet, la commission nationale de l’architecture et du patrimoine s’était alors opposée au remplacement des vitraux anciens, annonçait Le Figaro. Ces spécialistes s’étaient appuyés sur une charte internationale pour rendre leur avis, qui reste consultatif. Ce texte préconise de ne pas déposer des œuvres en bon état qui « font partie intégrante du monument ».
Du côté des autorités religieuses, l’attitude est prudente. Si l’archevêché de Paris a été associé dès le début au projet, notamment pour définir la thématique religieuse des nouveaux vitraux, leur prise de parole est depuis plus rare. En juin, le recteur de la cathédrale avait qualifié le processus d’un « projet de l’Etat ».
Un cahier des charges à respecter
Les verriers participant à ce concours n’ont pas carte blanche : les nouveaux vitraux devront correspondre à un cahier des charges. Les ouvriers d’art doivent ainsi proposer des créations qui sont « figuratives » et « historiées ». Ces créations doivent représenter la Pentecôte, telle que relatée dans la Bible. Parmi la centaine de candidatures reçues, huit ont été sélectionnées, avait annoncé début septembre le ministère de la Culture dans un bref communiqué. Le projet lauréat doit être dévoilé lors de l’inauguration de la cathédrale, les 7 et 8 décembre.