OL – OGC Nice : Après Bakou et Buenos Aires, et si Lyon avait bouclé LA semaine idéale pour son redressement ?
Au Parc OL,
L’OL aura rarement connu une semaine aussi internationale dans son histoire. En quatre jours, ses supporteurs ont ainsi observé de près un match disputé à Bakou (Azerbaïdjan), soit à 3.700 km de Lyon en avion, avant de carrément s’intéresser, presque malgré eux, à une rencontre programmée à Buenos Aires (Argentine, à 11.000 km). La dimension foutraque du projet Eagle Football est là : les Lyonnais ont à peine eu le temps dimanche soir de se remettre d’un succès déterminant en Ligue 1 contre l’OGC Nice (4-1) qu’ils ont découvert sur les réseaux sociaux leur président en pleine danse endiablée pour fêter la première Copa Libertadores de Botafogo.
Et si c’était ça le prime de la multipropriété : des fans rhodaniens se prenant au jeu d’une finale à l’autre bout du monde entre deux clubs brésiliens ? Le défenseur de l’OL Clinton Mata avait ainsi un franc sourire lorsqu’on l’a interrogé à propos de l’autre équipe phare de la galaxie Eagle dimanche : « On savait que Botafogo jouait cette finale. C’était un match hyper important et on est tous heureux qu’ils aient pu remporter pour la première fois la Copa Libertadores. J’espère qu’ils vont bien savourer ça ».
Plus de 70 millions d’euros dans les caisses d’Eagle ?
Que le passeur décisif sur le premier but d’Alexandre Lacazette dimanche ne s’inquiète pas, son boss John Textor donne le ton en Amérique du Sud, et son premier trophée majeur avec Eagle Football pourrait vite s’accompagner d’un titre de champion du Brésil. Devenus au fil des ans des cracks de la compta, grâce à Jean-Michel « EBITDA » Aulas puis à son successeur américain, véritable funambule des passages devant la DNCG, de nombreux fans lyonnais étaient illico pragmatiques samedi soir.
Comment pourrait-il en être autrement, au vu des 505 millions d’euros de dettes de l’OL, de sa rétrogradation en Ligue 2 à titre conservatoire annoncée par la DNCG le 15 novembre, et de cette photo d’un John Textor soulevant samedi un chèque de 23 millions de dollars comme un trophée. Ajoutez à ce montant généré par la victoire en « Ligue des champions d’Amérique du Sud » les 50 M€ estimés de la participation de Botafogo à la première Coupe du monde des clubs de la Fifa et vous comprendrez à quel point ce Botafogo-Mineiro (3-1) était essentiel à Lyon, dans le but d’assainir enfin les finances du club.
« Les joueurs se trouvent les yeux fermés »
Pierre Sage n’a pas oublié de féliciter son président par texto, tout en rappelant : « A Botafogo, on a quand même deux joueurs actuels [Adryelson et Jeffinho] et deux anciens Lyonnais [Rafael et Fernando Marçal] dans l’équipe. C’est important pour nous que ces joueurs-là brillent. » Victorieux contre Qarabag (1-4) en Ligue Europa jeudi, l’OL (6e) n’avait plus qu’à faire le job à la maison face à l’OGC Nice (5e) en Ligue 1 pour boucler au mieux cette semaine cruciale, et porter à huit matchs sa série d’invincibilité en championnat.
« On est dans la continuité, on sent que les joueurs commencent à se trouver les yeux fermés », apprécie Clinton Mata, après un nouveau large succès (4-1) permis par deux décisions arbitrales défavorables au Gym mais surtout par un triplé d’Alexandre Lacazette (4e, 41e, 70e). Un pied de nez bienvenu aux tacles adressés à cet OL où Malick Fofana faisait jusque-là figure de meilleur buteur du club en Ligue 1, avec seulement 3 buts en 12 journées.
« On a beaucoup critiqué, à juste titre, notre efficacité devant le but, raconte ainsi Alexandre Lacazette. On ne va pas se mentir : ça fait du bien de marquer des buts et d’être utile à l’équipe. J’espère qu’on est lancé avec Georges [Mikautadze]. On a engrangé de la confiance et notre concurrence va aider le groupe. » Car le turnover de plus en plus instauré par Pierre Sage a été bénéfique comme jamais devant, entre le doublé de Georges Mikautadze à Bakou et le triplé du capitaine lyonnais dimanche, soit 5 buts sur 8 à eux deux.
« On avait rendez-vous avec notre ambition future »
Pierre Sage complète : « On nous taxait d’avoir des problèmes avec nos avant-centres. Mais on voit que ça n’était pas un problème lié à nos avant-centres mais à notre jeu. Aujourd’hui, on se crée encore plus de situations et nos attaquants sont en position de bien finir les actions, avec de la confiance. Je pense que lorsque l’un sera performant, l’autre le sera aussi, les deux se tirent vers le haut. » Et ils viennent du même coup de réinstaller l’OL dans le Top 8 de la Ligue Europa (7e), à trois journées de la fin, et dans le Top 5 de la Ligue 1 (à un point de Lille, 4e, et à quatre unités du tandem OM-Monaco).
Notre dossier sur l’OL
« On avait rendez-vous avec notre ambition future cette semaine et on a bien géré ces deux matchs, conclut Pierre Sage. Là, on est dans une logique de course de demi-fond. » Avec à la tête du projet un homme dont tout Lyon croise les doigts pour qu’il tienne lui-même au mieux la distance.