France

Le Monde, Libération, L’Express… Ces journaux ne seront bientôt plus accessibles aux Polynésiens

C’est ce qu’on peut appeler une rupture d’égalité sur le territoire français. A partir du 1er janvier 2025, les Polynésiens auront intérêt à disposer d’une bonne connexion Internet pour s’informer car la distribution de la presse nationale et internationale cessera dans les kiosques à journaux de Polynésie française. Unique distributeur de la collectivité, Hachette Pacifique a annoncé par une simple note aux buralistes qu’il arrêterait de livrer la presse nationale et internationale au-delà du 31 décembre. L’entreprise n’a pas souhaité répondre à l’AFP mais en mars 2024, la filiale du géant français de l’édition avait sollicité une aide financière auprès du Haut-commissariat de France en Polynésie, arguant d’un service « largement déficitaire ».

Une distribution alternative via la Nouvelle-Calédonie ?

La crise de la distribution n’est pas neuve dans l’immense territoire du Pacifique qui s’étend sur une surface comparable à celle de l’Union européenne. Dès 2020, en pleine pandémie de Covid-19, les quotidiens avaient cessé d’être livrés.

En octobre 2024, la distribution par avion des hebdomadaires et des mensuels avait également cessé mais ils continuaient d’être livrés par bateau, avec plus d’un mois de retard sur l’Hexagone.

Le gouvernement local, de son côté, ne s’émeut pas de cette raréfaction de l’offre. Interrogé par l’AFP, il a simplement affirmé que la collectivité « n’a pas à se substituer aux acteurs privés ».

Dans les tabacs-presse tahitiens, les quelque 600 titres encore en vente disparaîtront donc dès le 1er janvier. Ne subsisteront que quelques magazines locaux et l’unique quotidien de Polynésie, Tahiti Info.

Directeur du géant de la distribution de presse France Messagerie, qui expédie chaque jour 700.000 journaux et magazines en France métropolitaine et en Outre-mer, Eric Matton a indiqué à l’AFP étudier avec son concurrent les Messageries lyonnaises de presse (MLP) « la possibilité d’organiser une distribution alternative via la Nouvelle-Calédonie ».

Mais la distribution en Nouvelle-Calédonie a elle-même été très affectée par les émeutes qui ont touché l’archipel après la tentative d’adoption d’un projet de réforme constitutionnelle visant à modifier le corps électoral, laissant planer le doute sur cette possibilité.