Vendée Globe 2024 : Le « big four » ne se lâche plus à l’approche du Cap de Bonne Espérance
C’est un roc ? Non. C’est un pic ? Non plus. C’est un cap que s’apprête à franchir la tête de la flotte du Vendée Globe ce vendredi. Bonne Espérance est en ligne de mire et Charlie Dalin tient le bon bout pour être le premier à basculer dans les terribles mers du sud (même si les 40e rugissants ont déjà été franchis). Pour basculer dans l’océan indien, il faudra attendre de passer le cap des Aiguilles, un peu plus à l’Est. Mais ça ne devrait pas tarder, non plus.
Thomas Ruyant récupère la place de dauphin
« Ces 5 jours en Atlantique Sud resteront dans ma mémoire. Je n’étais jamais allé aussi vite, aussi longtemps. On était sur un genre de reaching rapide, pas ou peu de vmg. Il fallait être […] à l’attaque pour profiter de cette dépression et de ce vent de Nord Ouest. On voit aujourd’hui, avec cette transition sous l’Afrique, que ça valait la peine de s’arracher. On a créé une cassure dans la flotte, et on va pouvoir garder du vent pour entrer dans l’Indien. » L’analyse est signée Thomas Ruyant (Vulnerable), qui talonne plus que jamais l’insubmersible Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) en tête de course. Les positions au classement sont encore symboliques au sein du groupe de tête vu le chemin à parcourir, mais les systèmes dépressionnaires s’enchaînent en faveur du « big four » et, sauf gros pépins techniques, les poursuivants auront du mal à les revoir de sitôt.
Le classement à 11h
1. Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance), à 17 910,6 milles de l’arrivée
2. Thomas Ruyant (Vulnerable), à 28,78 nm du leader
3. Yoann Richomme (Paprec Arkéa), à 37,93 nm
4. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), 48,91 nm
5. Nicolas Lunven (Holcim – PRB), à 168 nm
Là où Escoffier avait sombré…
Le cap de Bonne Espérance n’est pas qu’un marqueur symbolique du Vendée Globe, c’est aussi une épreuve dangereuse. Les marins traversent le courant des aiguilles, où la houle fait rage et les ofnis sont très présents. Dans cette zone de stress permanent, les pièges sont partout.
« C’est l’endroit que je redoute le plus du tour du monde », expliquait avant le départ Charlie Dalin. C’est dans cette zone qu’en 2020, Sébastien Simon et Samantha Davies avaient dû abandonner leurs Vendée Globe après des collisions et que Kevin Escoffier avait vu son bateau « plié en deux » par une vague scélérate.
Des nouvelles de Marina Foils
Le skippeur de 20 Minutes sur Virtual Regatta reste stable à hauteur de la 300.000e place dans sa stratégie du détour en quête de vent. Si le gros du peloton (autour de la 100.000e place et plus) n’a d’autre choix que de jouer avec l’anticyclone de Sainte-Hélène pour continuer d’avancer à un bon rythme, Marina Foils compte sur la dépression qui arrive dans le Sud pour la pousser plus tard vers Bonne Espérance. Il faudra de la patience pour récolter le fruit de ce pari.
En attenant, l’Imoca imaginaire navigue à des allures plutôt honnêtes entre 13 et 15 nœuds. Vivement les mers du sud que ses foils lui permettent de s’envoler un peu.