AS Monaco – Benfica : « L’arbitre a exagéré »… Les Monégasques ont-ils été lésés dans ce cruel coup d’arrêt ?
Et si la belle campagne européenne de l’AS Monaco avait connu son point de bascule à la 40e minute de son match de la 5e journée contre Benfica (2-3) mercredi ? Le club de la Principauté a en tout cas fragilisé sa place dans le Top 8 en concédant sa première défaite de la saison en Ligue des champions, après avoir mené 1-0 puis 2-1, avec un tournant arbitral qui mérite d’être décortiqué en fin de première période. Eliesse Ben Seghir avait vite ouvert le score sur une délicieuse offrande d’Aleksandr Golovin (1-0, 13e) et l’ASM aurait dû se retrouver en supériorité numérique.
Déjà averti (29e), le latéral espagnol de Benfica Alvaro Carreras a en effet signé onze minutes plus tard un gros tacle totalement en retard sur Wilfried Singo au milieu du terrain. Après avoir laissé un avantage (non profitable à Monaco), l’arbitre slovène Rade Obrenovic allait forcément revenir sur cette faute pour mettre un deuxième carton jaune à Carreras. C’est ce qu’on a naïvement cru, y compris après la parade de Radoslaw Majecki devant Kerem Aktürkoglu sur le contre suivant.
« L’arbitre aurait dû rester calme et communiquer »
Mais non, Rade Obrenovic a préféré dégainer illico des avertissements contre Denis Zakaria (pourtant capitaine) et Thilo Kehrer, qui réclamaient des explications. Le tout en demandant explicitement à l’ancien défenseur du Paris Saint-Germain de la boucler. Puis Wilfried Singo a à son tour eu droit à un carton jaune pour contestation de la part du pistolero de Ljubljana (41e).
« Cela a été très rapide selon moi, regrette l’entraîneur monégasque Adi Hütter, « très frustré » et averti à son tour juste après le coup de sifflet final. Il y a eu beaucoup d’émotion à ce moment-là, et trois avertissements pour nous en une minute, c’est bien trop. L’arbitre a exagéré, il aurait dû rester calme et communiquer. Mais on est aussi fautif de le critiquer. C’est le patron sur le terrain. »
Un statut que l’arbitre slovène assume à sa façon, avec au total six cartons jaunes distribués à l’ASM pour seulement 11 fautes commises durant cette rencontre de C1 n’ayant rien d’un Portugal – Pays-Bas 2006. Surtout qu’au lieu de se retrouver logiquement à 1-0 à 11 contre 10 en début de seconde période, l’actuel dauphin du PSG en Ligue 1 va devoir jouer en infériorité numérique dès la 58e minute (à 1-1).
« Les erreurs d’arbitrage ont pesé lourd »
Une intervention aérienne trop musclée de Wilfried Singo (averti injustement à la 41e) a ainsi coûté cher au défenseur ivoirien et à son équipe. Si Soungoutou Magassa a entretenu l’espoir (2-1, 67e), Monaco a fini par céder sur deux services en or de l’inévitable Angel Di Maria, conclus par Arthur Cabral (2-2, 84e) et Zeki Amdouni (2-3, 88e) dans une fin de match cruelle. Après ce coup d’arrêt dans la compétition, synonyme de 8e place avec 10 points, le latéral brésilien de l’ASM Vanderson peste contre les décisions de Rade Obrenovic : « Avec un joueur en moins, c’est normal qu’on souffre. Les erreurs d’arbitrage ont pesé lourd sur notre défaite ».
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Au micro de Canal +, Eliesse Ben Seghir s’est montré plus mesuré, sans doute conscient que son équipe avait déjà fini trois matchs de Ligue 1 en infériorité numérique cette saison : « Il va falloir qu’on gère un peu mieux nos émotions. Certains cartons étaient un peu sévères mais c’est comme ça, on ne peut pas tout contrôler ». Et certainement pas les étranges délires d’un arbitre slovène.