Assises du Hainaut : Jean-Luc Clitophon reconnu coupable du meurtre d’une dame de 64 ans
Le jury l’a également reconnu coupable de fraude informatique, pour l’utilisation de la carte bancaire de la victime, ce qui lui a permis de dérober près de 50 000 euros au total. L’accusé risque jusqu’à 27 ans de prison. Mary Volkaert, la compagne de Jean-Luc Clitophon, est également reconnue coupable pour ces faits.
- Publié le 27-11-2024 à 19h20
Le procès de Jean-Luc Clitophon, 43 ans, et de Mary Volkaert, 37 ans, a débuté ce lundi 25 novembre devant la cour d’assises du Hainaut. Jean-Luc Clitophon est accusé du meurtre de Christiane Scherpereel, qui était hébergée par le couple. La dame de 64 ans, retardée mentalement et diminuée physiquement, a été tuée à une date inconnue et comprise – selon l’acte d’accusation – entre le 1er novembre 2014 et le 1er février 2015. Selon les enquêteurs, la victime aurait vraisemblablement perdu la vie en avril 2015.
Jean-Luc Clitophon et Mary Volkaert doivent également répondre d’une fraude informatique, pour l’utilisation de la carte bancaire de la défunte victime, et ce avant et après son décès.
L’affaire n’a éclaté que 6 ans après les faits, à la suite d’une dénonciation.
En janvier 2021, une femme s’est présentée à la police pour dénoncer son ex-compagnon, un ami de Jean-Luc Clitophon, qui lui aurait raconté avoir découvert, en 2015, un corps sans vie dans la salle de bains de la maison occupée par les accusés, et avoir aidé ces derniers à se débarrasser du cadavre. Une enquête a été ouverte et sur la base d’informations livrées par l’accusé, le corps de la victime a été retrouvé en avril 2021 au fond d’un puits. Des examens médico-légaux ont permis de confirmer qu’il s’agissait bien de Christiane Scherpereel.
L’ami de Jean-Luc Clitophon n’est par ailleurs pas poursuivi, car les faits de recel de cadavre pour lesquels ils pourraient être poursuivis sont prescrits.
Près de 50 000 euros dérobés
Dès l’entame du procès, lundi, les avocats de Jean-Luc Clitophon ont annoncé qu’ils contestaient l’intention de tuer, demandant une requalification en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Lors de l’instruction d’audience, Jean-Luc Clitophon a en effet reconnu avoir porté des coups à la victime dans la salle de bains de son habitation, car elle aurait affirmé avoir voulu tuer sa fille. ll a toutefois expliqué qu’elle était encore en vie quand il s’est levé, durant la nuit, pour aller aux toilettes. C’est le lendemain que sa compagne et lui ont découvert que Christiane était décédée.
Jean-Luc a alors eu l’idée d’appeler un copain qui lui aurait conseillé de se débarrasser du corps en le jetant dans un puits, situé le long du canal, sous l’autoroute.
Jean-Luc Clitophon et de Mary Volkaert ont également utilisé la carte bancaire de la victime. Selon l’enquête, ils ont d’ailleurs continué à utiliser cette carte après la mort de Christiane, jusqu’en juillet 2018, ce qu’ils ne contestent pas. Les revenus mensuels de ce couple, qui avait des problèmes d’assuétudes, sont passés de 1 300 à 3 000 euros. Au total, près de 50 000 euros ont été dérobés.
Mercredi matin, le jury s’est retiré pour délibérer sur la culpabilité et, dans l’après-midi, Jean-Luc Clitophon a été déclaré coupable de meurtre et de fraude informatique. Sa compagne, Mary Volkaert, poursuivie pour fraude informatique, a également été reconnue coupable. Le jury s’est à nouveau retiré pour délibérer, cette fois, sur les peines qui devaient être annoncées mercredi en fin de journée.
L’avocat général a requis une peine de 27 ans de réclusion criminelle contre Jean-Luc Clitophon, et une peine de quatre ans de prison contre Mary Volkaert. Il ne s’est toutefois pas opposé au sursis probatoire plaidé par l’avocate de celle qui a été reconnue coupable d’une fraude informatique.