France

Paris : Un homme jugé pour avoir violé et torturé deux personnes handicapées qu’il séquestrait

Sur les clichés publiés sur ses réseaux sociaux, Olivier Chavenon exhibait ses muscles et les tatouages qui recouvrent ses bras. Hormis ces quelques photos, ce fan de boxe au crâne rasé, âgé de 53 ans et originaire de la région nantaise, restait très discret sur sa vie privée. Dans une vidéo postée en février 2021 sur son compte Instagram, il filme des chats dormant sur une femme allongée sur un lit.

Neuf mois plus tard, une colonne d’assaut de la BRI (brigade de recherche et d’intervention) fracasse la porte de l’appartement, situé rue des Cascades, à Melville, dans le 20e arrondissement de Paris. Les policiers, lourdement armés, délivrent cette trentenaire et José, un autre homme déficient mental comme elle. Olivier Chavenon est suspecté de les avoir séquestrés et violentés durant plusieurs semaines.

A partir de lundi, le quinquagénaire comparaît devant la cour d’assises de Paris. Selon la cour d’appel, contactée par 20 Minutes, il sera jugé pour « torture ou acte de barbarie pratiquée de manière habituelle sur une personne vulnérable », « complicité de viol sur personne vulnérable », « viol sur personne vulnérable », « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire », « violence sur une personne vulnérable suivie d’incapacité supérieure à 8 jours ». Le procès doit s’achever le 25 novembre. L’accusé encourt trente années de réclusion.

Torture et sévices sexuels

L’affaire, révélée par Le Parisien, remonte au 8 décembre 2021. Ce jour-là, les deux enfants d’Olivier Chavenon franchissent la porte d’un commissariat. Ils expliquent que leur père fait subir un enfer à José, qui les accompagne, et à Gwendoline. Ces deux personnes handicapées mentales seraient sous l’emprise de cet homme, qu’ils affirment être dangereux et armé. Les policiers ne prennent aucun risque et décident de confier l’intervention aux agents de la BRI, l’unité d’intervention de la police judiciaire parisienne. Dans l’appartement du 6e étage, ils découvrent une réplique de kalachnikov, des gants coqués et des sex toys.

Une fois interpellé, le suspect est placé en garde à vue par les enquêteurs du 2e district de police judiciaire. José, lui, leur raconte les sévices que leur imposait Olivier Chavenon depuis environ deux mois. Lui et Gwendoline étaient retenus dans le logement, qu’ils devaient nettoyer, et souffraient de malnutrition. Surtout, il affirme que son bourreau le frappait, le violait avec des objets et gardait son argent. Parfois, il était obligé de dormir nu sur le balcon. Gwendoline, qu’Olivier fréquentait, l’aurait même parfois aidé. Le 10 décembre, le suspect a été mis en examen et placé en détention provisoire. Face à la justice, il va devoir s’expliquer.