Suisse

Les soins seront financés de manière uniforme en Suisse

EFAS


Avec leur projet de financement uniforme des prestations de santé, le Conseil fédéral et le Parlement veulent encourager les soins ambulatoires.


Keystone / Gaetan Bally

Le peuple a accepté à 54% ce dimanche le financement uniforme des prestations de santé, selon la dernière projection publiée par l’institut gfs.bern. Une défaite pour la gauche et les syndicats à l’origine du référendum, une victoire pour le gouvernement et le Parlement.

En Suisse, les traitements à l’hôpital et ambulatoires seront désormais financés de la même manière: les cantons paieront un peu plus d’un quart de la facture et les assureurs se chargeront du reste.

Dimanche, les Suisses ont largement approuvé, à 54% des voix, le financement uniforme des prestations de santé (EFAS), selon la dernière projection publiée par l’institut de sondage gfs.bern. Ce projet ficelé par le gouvernement et le Parlement est l’une des plus importantes réformes de la loi fédérale sur l’assurance maladie (LAMal), depuis son adoption en 1994. Il aura fallu 14 ans de travail pour le mettre sous toit.


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Il s’agit d’une victoire pour les partis de droite et du Centre, ainsi que pour les assurances maladie et les milieux médicaux, qui soutenaient la réforme. Ces derniers saluent une clarification du financement des soins. «Il s’agit d’une première pierre importante. Il faudra ensuite trouver des solutions pour mieux utiliser l’argent qu’on dépense pour la santé», a réagi le sénateur du Parti libéral radical (PLR / droite) Pascal Broulis, interrogé par la Radio Télévision Suisse (RTS).  

Le verdict des urnes a également réjoui l’association suisse Médecins de familles et de l’enfance. «La réforme du financement uniforme des soins simplifie le financement et le rend plus transparent. Elle constitue une base de travail pour développer les soins ambulatoires», a estimé Sébastien Jotterand, coprésident de l’organisation à la RTS.

«Le problème des primes n’est pas résolu»

En revanche, les syndicats et la gauche, qui combattaient le projet, subissent une défaite. Cela pourrait s’expliquer en partie par le fait que la gauche était divisée sur cet objet: une partie de ses élus soutenaient la révision de la LAMal.

La députée verte Delphine Klopfenstein Broggini prend acte de la décision du peuple. Elle estime toutefois qu’il s’agit d’un «projet bricolé», qui continue de donner beaucoup de pouvoir aux assurances maladie. «Il ne permet pas de résoudre le problème des primes, qui augmentent chaque année et mettent les ménages dans des situations toujours plus difficiles», déplore cette dernière, sur les ondes de la RTS, tout en plaidant pour un système de primes liées aux revenus des individus.

Encourager l’ambulatoire

Aujourd’hui, les soins ambulatoires sont entièrement financés par les assurances, alors que les frais de traitements stationnaires (à l’hôpital) sont partagés entre les cantons (55%) et les caisses maladie (45%). Élaboré par le gouvernement et le Parlement, le financement uniforme des soins (EAFS) prévoit que tous les traitements soient financés de la même façon, avec 26,9% de la facture pour les cantons et 73,1% pour les assureurs.

Avec cette réforme, les pouvoirs publics souhaitent encourager davantage les traitements ambulatoires. Ils estiment que cela améliorera la qualité des soins et permettra de réaliser des économies. Le projet est soutenu par les partis de droite et du centre.