Ce département breton veut analyser la salive du loup
C’est une demande formulée « à titre expérimental ». Cette semaine, le préfet du Finistère a adressé une proposition un peu particulière au ministère de l’Écologie. Le département à la pointe de la Bretagne souhaite se porter volontaire pour déployer des analyses de salive sur les animaux retrouvés morts sur ses terres. L’objectif ? Savoir si les proies ont été les victimes du loup.
Ces analyses génétiques sont régulièrement réclamées par les éleveurs français, car elles constituent la preuve la plus irréfutable que leur animal a bien été croqué un « canis lupus ». Pour l’heure, ces prélèvements ne sont effectués que dans les Ardennes. La situation vécue dans le Finistère est pourtant bien différente de ce département frontalier avec la Belgique, où le préfet a autorisé le tir après une multiplication des attaques.
Un seul spécimen « de lignée allemande ou polonaise »
Le Finistère n’en est pas là. D’après les constatations menées par les experts de l’Office français de la biodiversité, un seul spécimen a été clairement identifié dans le département. Ses poils avaient été retrouvés dans la commune de Sizun. « L’individu identifié est un loup mâle, de lignée allemande ou polonaise », précise la préfecture. Pour l’heure, il s’agit du seul profil ADN identifié dans le département. « Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas plus d’un loup dans le département », préviennent les services de l’Etat.
Lors de la dernière réunion du comité départemental loup créé en décembre 2022 après l’observation d’un spécimen à Berrien, le constat de l’augmentation du nombre d’attaques a été officialisé : 8 en 2022, 60 en 2023 et 80 en 2024. Fait nouveau : de jeunes bovins ont été attaqués cette année. Le loup est-il dans le coup ? Oui, très clairement. Est-il seul responsable ? A priori, non. Des chiens errants de type husky sont régulièrement pointés du doigt pour leurs attaques. Et c’est bien pour cela que le Finistère veut prélever de la salive sur ses cadavres d’animaux. L’ambition est d’obtenir « une meilleure identification génétique du ou des individus présents, d’analyser leur comportement et de consolider le comptage de la population lupine dans le Finistère ».
Des chiens de protection dans certains troupeaux
En attendant d’obtenir une réponse du ministère, le département a déjà fait savoir que cinq élevages finistériens participeront à l’expérimentation nationale visant à tester l’introduction de chien de protection dans des troupeaux bovins. Les éleveurs seront également davantage conseillés dans leurs pratiques afin de se protéger du canidé. Cela faisait plus d’un siècle que l’animal avait disparu en Bretagne.