Belgique

« En termes d’impact sur notre société, les trafics de drogue, c’est comme s’il y avait un attentat tous les jours »

La Commissaire nationale drogues, Ine Van Wymersch, se dit extrêmement consciente de l’ampleur de l’implication de jeunes dans les trafics de stupéfiants. Pour elle, il s’agit de problème de société dont il est important de prendre conscience et qui doit impliquer tout le monde. Sans quoi, la lutte contre ces réseaux sera compliquée.

commissaire nationale lutte anti drogue
commissaire nationale lutte anti drogue ©cameriere ennio

Depuis environ deux ans, les faits de violence en lien avec des organisations impliquées dans le narcotrafic se multiplient en Belgique, singulièrement à Anvers et à Bruxelles. Notre pays est tristement surnommé « narco-état » pour les violences qui se multiplient dans le milieu de la drogue. Mais aussi et surtout parce que le port d’Anvers est la principale entrée en Europe de la cocaïne, la drogue au cœur de la plupart des trafics.

Et ces trafics sont extrêmement lucratifs. La Libre a appris à bonnes sources qu’un hotspot – ou point de deal – dans la capitale rapporte entre 50 000 et 120 000 euros par jour. Des chiffres qui donnent le tournis, et qui permettent de mieux comprendre les enjeux derrière les guerres de territoire. Dans un tel contexte, l’enrôlement de mineurs d’âge, et surtout de mineurs étrangers non accompagnés (Mena) présente un intérêt stratégique pour les trafiquants puisque ces jeunes, généralement hors des radars de la police et de la justice, échappent à la vigilance des autorités.