PSG – TFC : Pourquoi cette nette victoire parisienne n’a rien de rassurant avant la Ligue des champions
Au Parc des Princes,
On a beau le savoir, on plonge dedans la tête la première à chaque fois. Dans quoi ? Dans le spectacle pesant de notre bonne vieille Ligue 1, qu’on est tout heureux de retrouver après chaque trêve internationale, mais qu’on voit toujours trop belle à cause du miroir mochissant de l’équipe de France de Deschamps. Cette fois-ci encore, on était donc guilleret d’aller au Parc malgré les -8.000 degrés sur la banquise de la Porte d’Auteuil, avant de vite déchanter face au spectacle proposé par les deux équipes.
Mais ce n’est pas à Toulouse qu’il faudra reprocher quoi que ce soit. L’équipe était venue dans l’idée de poser le bus, ce qu’elle a fait, et de profiter des rares opportunités de contre pour marquer, ce qu’elle a raté. Le PSG, ultra favori et ultra leader du championnat, aurait pu en revanche choisir de réchauffer le public avec un jeu léché et un tant soit peu d’envie.
Ce n’était visiblement pas le programme de cette équipe, certes pas mal remaniée avec une charnière Beraldo-Skriniar, le petit jeune Zague à gauche et Désiré Doué, en perdition depuis son arrivée au club, au milieu du terrain. Jusqu’au but, pardon, jusqu’à la merveille de volée du prince Joao Neves à l’entrée de la surface, sans contrôle après un bon centre d’Hakimi, l’équipe s’était attachée à ne surtout rien montrer au public du Parc, pas nombreux pour l’occasion. Barcola n’est clairement plus cet ailier virevoltant du début de saison et Dembélé est toujours cet homme capable d’envoyer quatre centres au second poteau sans même regarder si un copain est à la réception.
Désiré Doué en perdition
Au milieu, à part Joao, l’homme à tout faire, que Luis Enrique a choisi de repositionner arrière gauche au retour des vestiaires, allez savoir pourquoi, ce n’est pas le néant mais pas loin. On était même un peu gêné de voir ce pauvre Désiré Doué jouer totalement à l’envers à CHAQUE ballon qu’il recevait dans les pieds. Quant à Zaïre-Emery, s’il semble avoir retrouvé les jambes de ses beaux jours, il a tout de même failli offrir l’égalisation à un TFC qui n’en demandait pas tant. Manque de pot pour les Violets, Shavy Babicka réussissait l’exploit d’envoyer une saucisse tout droit sur le périphérique parisien.
L’entrée en jeu de Vitinha a tout de même fait du bien à cette équipe en manque de créativité (encore plus face à une défense à cinq et un bloc bas), c’est d’ailleurs lui qui est venu parapher le succès des Rouge et Bleu, après le second but de Beraldo, de près, quelques minutes plus tôt. Mais ce net succès, agrémenté d’un clean-sheet pour Matvey Safonov, titularisé une seconde fois de rang en Ligue 1, n’a, vous l’aurez compris, pas grand-chose de rassurant avant le déplacement ô combien important, mardi, à Munich, en Ligue des champions.
Déjà parce que l’équipe type n’a plus joué ensemble depuis le début de la dernière trêve internationale et qu’un peu d’automatisme avant d’aller regarder les Bavarois dans les yeux n’aurait fait de mal à personne, ensuite parce que cette victoire les doigts dans le nez pourrait laisser penser aux Parisiens qu’ils sont sur la bonne voix. On n’ira pas non plus jusqu’à parler d’excès de confiance – les joueurs connaissent leur classement en C1 – mais face à des adversités aussi faibles, difficile de savoir ce que l’on vaut vraiment face au gratin européen.
Luis Enrique trouve son équipe exceptionnelle
Et ce n’est pas le discours de Luis Enrique, évidemment béa de bonheur devant la performance de son équipe, qui risque de secouer tout ça. Alors que tout le monde a vu de ses propres yeux la prestation collective de son équipe, l’Espagnol n’a pas hésité à dire qu’« avec le ballon, nous sommes exceptionnels. Je le répète : exceptionnel ». Ni plus ni moins !
Toujours aussi charmant avec la presse, celui-ci a semblé tiquer quand un confrère lui a (légitimement) demandé s’il était confiant ou inquiet après un tel match avant de filer affronter le grand Bayern. Réponse : « Pour voir des choses incroyables, il faut aller au Cirque du Soleil. Je pense que c’était un match complet. C’était très difficile et je crois que nous avons été à la hauteur, même si nous n’avons pas été brillants. »
Quatre mois après le début de la saison, on peine encore à croire que cette équipe est nettement meilleure que celle de la saison passée, comme il l’avait garanti sur facture en février dernier. Mais comme toujours dans ce club, c’est en Ligue des champions que tout se jouera. En cas de nouvelle défaite, mardi, en Bavière, pas sûr que ses employeurs soient toujours sur la même longueur d’onde que lui. Quant à nous, pour le prochain match au Parc contre Nantes, samedi prochain, pas impossible qu’on choisisse l’option Crique du Soleil finalement.