Malou Khebizi et Agathe Riedinger, deux débutantes brillent pour « Diamant brut »
Diamant brut, ce titre est idéal pour la réalisatrice Agathe Riedinger et l’actrice Malou Khebizi, complices pour ce premier film présenté en compétition du Festival de Cannes. Ces deux jeunes femmes font des débuts remarquables avec ce portrait d’une jeune fille de 19 ans qui rêve de sortir de son milieu en devenant influenceuse.
En parlant de rêve, concourir à Cannes pour son premier long métrage, est-ce que ça ressemble à un songe éveillé ? « Ma réaction a été en deux temps, confie la réalisatrice à 20 Minutes. D’abord, celui de la préparation : un tourbillon incroyable entre terreur absolue et joie immense : des émotions exacerbées en tout cas. Depuis hier et notre arrivée à Cannes, je suis sonnée car on est entrées dans le concret. »
L’actrice Malou Khebizi n’avait tourné que dans un court métrage avant d’obtenir le rôle de Liane, guerrière des réseaux sociaux espérant réussir à se faire engager dans une émission de téléréalité. Elle est de tous les plans du film et elle fait ressortir la force incroyable et la fragilité de cette fleur de cité qui fait un peu penser à la Rosetta des frères Dardenne par sa fraîcheur. « Je suis fière et contente que ce sujet soit mis en lumière, déclare Malou Khebizi. Je m’identifie à ce personnage de ma génération, bien que je ne sois pas elle. »
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Contrairement à l’héroïne du film, la jeune femme ne plaçait pas tous ses espoirs d’avenir dans l’obtention de ce rôle. « Mais le maquillage et les tenues ont aussi une grande importance pour moi, je peux comprendre Liane. » Elle est montrée sans la moindre condescendance par la réalisatrice qui rend le spectateur totalement empathique pour cette battante aux looks ahurissants et aux maquillages impressionnants. « Nous avons travaillé les tenues de Liane dans les moindres détails en prenant garde à éviter la caricature. Son apparence est sa façon de lutter, sa manière d’exister, son armée en quelque sorte », insiste la cinéaste.
Une montée des marches très préparée
La cinéaste et la comédienne en ont fait de même pour préparer la montée des marches en mai dernier. « L’apparence est l’un des sujets du film, donc il nous était impossible de laisser la nôtre au hasard sur les marches. Le choix de nos tenues devait s’inscrire dans le message du film et les valeurs de féminité qu’on a envie de montrer. C’était un peu flippant quand même comme perspective. »
Vers la célébrité
Malou Khebizi se prépare en douceur à connaître ces derniers moments d’anonymat parce que sa vie va changer après ce film. « Comme je suis très différente de Liane physiquement, je peux envisager la suite sans penser qu’on me prendra pour elle. Je sais qu’il va falloir beaucoup travailler après ce film, car le métier de comédienne est très compétitif. » Elle impressionne par son naturet et sa maturité. « J’ai l’impression que Cannes est une grande aventure dans la cour des grands », précise Agathe Riedinger. Elle ne fait que commencer.