Le parquet requiert 37 mois de détention, dont un an ferme, à l’encontre de l’ex-présentateur Sven Pichal, la défense plaide pour du sursis
La défense de Sven Pichal a plaidé lundi, devant le tribunal correctionnel d’Anvers, pour une peine de prison avec sursis assortie de conditions. L’ex-animateur radio flamand est jugé pour possession et diffusion d’images de violences sexuelles sur mineurs. Le parquet a requis une peine de 37 mois de réclusion, dont un an ferme.
- Publié le 18-11-2024 à 14h41
- Mis à jour le 18-11-2024 à 15h10
Me Walter Damen ne s’est pas opposé à une peine sévère, mais a demandé à ce qu’elle ne débouche pas sur le retour de son client derrière les barreaux. Sven pichal a déjà passé quatre mois en détention préventive, d’abord en prison puis sous bracelet électronique.
L’avocat a aussi demandé aux juges de tenir compte d’un certain nombre de circonstances atténuantes, notamment le casier judiciaire vierge de Sven Pichal, mais aussi sa notoriété. Selon l’homme de loi, cette notoriété rend la réinsertion plus difficile. Certains employeurs pourraient par exemple ne pas vouloir engager l’ex-animateur en raison du bruit médiatique généré par l’affaire.
Me Damen a ensuite énuméré une série de conditions déjà imposées à Sven Pichal et que ce dernier souhaite continuer à respecter. L’ex-animateur n’est pas opposé à l’idée de suivre un traitement résidentiel, mais voudrait poursuivre son traitement actuel.
De son côté, Me Davina Simons, la seconde avocate de Sven Pichal, a souligné le chemin parcouru par le quinquagénaire depuis sa mise en cause dans ce dossier. « L’homme assis devant vous n’est plus le même qu’il y a un an et demi. Il a beaucoup évolué », a-t-elle assuré.
Selon l’avocate, son client a d’abord eu du mal à se confronter à sa double vie, par honte, mais il a fini par se rendre compte qu’il devait effectuer un travail sur lui-même. « La recherche d’un suivi approprié n’a pas été simple, lorsque vous êtes en détention préventive vous n’avez pas accès aux programmes d’assistance proposés aux personnes définitivement condamnées », a rappelé Me Simons.
Finalement, Sven Pichal est parvenu à trouver une aide appropriée et suit désormais une thérapie plusieurs fois par semaine. « Il a beaucoup évolué en tant que personne et a acquis des connaissances et des outils lui permettant de faire face à ses problèmes, de reconnaître les éléments déclencheurs et de demander de l’aide », a expliqué la pénaliste. « Il subit chaque semaine un dépistage pour la drogue et l’alcool, qui se révèle systématiquement négatif. Avant le procès, nous avons également fait tester un échantillon de cheveux, qui s’est également révélé négatif. Son utilisation d’Internet est aussi surveillée et ne pose aucun problème. »
Selon Me Simons, une peine de prison n’est pas appropriée au cas de Sven Pichal et une mise à jour du rapport d’expertise montre qu’un traitement résidentiel n’est pas spécialement nécessaire. « Il travaille à son rétablissement et cela se passe bien. Il s’agit d’un cas symbolique qui montre l’importance de l’aide psychologique », a conclu la femme de loi.
La défense a enfin souligné que l’épouse et les enfants adoptifs du prévenu continuaient à le soutenir et constituaient ainsi un filet de sécurité au niveau social.
Le verdict sera rendu le 16 décembre.