Les gestes pour respirer la confiance quand vous prenez la parole au boulot

Dans une vie professionnelle, la prise de parole en public est un passage obligé. Mais loin d’être simple pour tous. D’après le service de téléconsultation Livi, les trois quarts de la population en seraient affectés. Cette peur se nomme la glossophobie et se traduit par différents symptômes : forte anxiété, transpiration plus prononcée qu’à la normale, augmentation du rythme cardiaque… Le trac, quoi.

Dans ces conditions, difficile d’éblouir ses collègues en réunion – ou ne serait-ce que les convaincre. Youen Chéné, formateur et conférencier derrière le compte Instagram et TikTok SuperBlaBla, publie régulièrement des vidéos de conseils pour les prises de parole. A ses yeux, les compétences orales sont en train de devenir incontournables : « Le développement des PowerPoint et du télétravail ont contribué au phénomène. Beaucoup de travailleurs sont mis à l’épreuve là-dessus, très tôt dans le parcours. La capacité à savoir s’exprimer à l’oral devient un critère de sélection de plus en plus important. Les entreprises ont désormais une approche par projets, que leurs effectifs doivent savoir défendre. » Pas de panique, il y a matière à s’améliorer pour tous.

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Conscientiser ses faiblesses

La première piste d’amélioration va faire travailler votre sens critique. Si la parole en public n’est pas votre fort, le formateur recommande de « demander à un collègue de confiance de jouer le rôle de juge, voire de nous filmer. » Ce regard extérieur – et bienveillant – vous permettra de relever les cafouillages et autres lacunes présentes dans vos prises de paroles. « On peut noter les choses à améliorer sur un post-it, qu’on lit à chaque prise de parole. Une fois intégrés, on peut passer à l’étape suivante de l’amélioration », recommande le conférencier.

Outre l’autocritique, quelques gestes fondamentaux peuvent bien marquer la différence. Dans une de ses vidéos, le conférencier insiste sur l’importance de rester droit et symétrique dans ses gestes. Cette rigueur dans le mouvement n’est pas anodine. Les mains n’ont a priori aucune utilité dans nos prises de parole.

Pourtant, en tant qu’auditeur, elles peuvent clairement faire pencher la balance, d’un côté comme de l’autre : « C’est important d’avoir une gestuelle qui n’est pas parasitée par des mouvements inutiles comme des grattages de nez ou de cheveux », explique Youen Chéné. Vos bras ne doivent pas dissimuler votre corps à vos interlocuteurs : « Il faut éviter de croiser les bras et de cacher son thorax. Dès qu’on ne voit pas la paume des mains, le cerveau primitif émet des doutes sur la personne en face de lui », poursuit le vidéaste. Comprenez bien que les mains derrière le dos – ou les doigts dans le nez – pour demander une augmentation, c’est niet.

Puiser dans les modèles d’éloquence

Pour donner ses conseils, l’expert pioche dans les gestuelles de politiques chevronnés. Il focalise son attention sur trois personnalités : Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy et Jean-Luc Mélenchon. « Emmanuel Macron a compris l’importance du rythme des gestes, avec des mouvements de bras verticaux qui ponctuent chacune de ses phrases », explique Youen Chéné.

Du côté de l’ancien président de la République, l’expert relève la maîtrise de « son ancrage et sa symétrie corporelle ». Chez le fondateur de LFI, Youen Chéné retient sa capacité à « déployer ses bras pour captiver l’attention des gens ou leur distribuer la parole ». Que de conseils et de postures à reprendre à souhait. Les discours en moins, auquel cas ça risque de faire bizarre à la réunion de lundi.