Corruption : Le Parquet financier demande un procès contre Rachida Dati et Carlos Ghosn
Le dossier judiciaire est instruit depuis 2019 et pourrait déboucher sur un procès pour corruption et trafic d’influence pour Rachida Dati et Carlos Ghosn. Mercredi, le Parquet national financier a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de la ministre de la Culture et de l’ancien patron du groupe automobile Renault-Nissan, a confirmé le ministère public vendredi.
Rachida Dati, qui conteste comme Carlos Ghosn les accusations, est soupçonnée d’avoir perçu 900.000 euros de la part de RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, sans contrepartie d’un travail réel entre 2010 et 2012. La ministre était alors avocate et députée européenne, ce qui pourrait avoir servi à masquer une activité de lobbying au Parlement européen.
Recel d’abus de pouvoir, corruption et trafic d’influence
Dans le détail, le Parquet national financier a requis un procès contre la maire du VIIe arrondissement de Paris pour recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale, en l’occurrence le Parlement européen.
« Un réquisitoire n’est que la vision du parquet d’un dossier. Il n’est pas le reflet de la réalité », ont réagi les avocats de Rachida Dati. « S’ouvre maintenant un délai légal au cours duquel nous allons répondre point par point pour contrecarrer cette vision parcellaire et inexacte », ont assuré Maîtres Olivier Baratelli et Olivier Pardo.
Carlos Ghosn toujours réfugié au Liban
Carlos Ghosn est pour sa part visé depuis avril 2023 par un mandat d’arrêt international. Il risque un procès pour abus de pouvoirs par dirigeant de société, abus de confiance, corruption et trafic d’influence actifs, dans un dossier où l’entreprise Renault s’est constituée partie civile. Il avait été arrêté fin 2018 au Japon, où il devait être jugé pour des malversations financières présumées quand il était à la tête du groupe Renault-Nissan, mais a depuis trouvé refuge au Liban fin 2019 après une fuite rocambolesque.
La décision finale sur la tenue d’un procès éventuel revient désormais aux juges d’instruction chargés du dossier, le PNF précisant qu’un recours est toujours pendant devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.