Congrès du PS : Boris Vallaud peut-il prendre la place d’Olivier Faure à la tête du parti ?
Le changement, c’est maintenant ? A la tête du Parti socialiste depuis six ans, Olivier Faure devrait briguer un nouveau mandat au prochain congrès prévu en 2025. Si la date du congrès n’est pas encore décidée, le Premier secrétaire voit déjà ses opposants internes, toujours hostiles à sa stratégie d’alliance avec LFI, se préparer pour lui ravir le trône. Et même au sein de son propre camp, certains verraient bien émerger une autre figure, le député des Landes et président du groupe à l’Assemblée, Boris Vallaud, jugé plus consensuel.
Vallaud, candidat pour éviter l’implosion ?
La rumeur monte depuis plusieurs semaines : le chef des députés PS pourrait être l’homme qui réconcilie les socialistes, et éviterait au prochain congrès de finir comme celui de Marseille en 2023, qui avait vu le parti se fracturer en deux. « Je ne veux pas d’un congrès d’autodestruction des socialistes à neuf mois des élections municipales et j’ai l’impression qu’on en prend le chemin », déplore le sénateur Alexandre Ouizille.
« Le risque est élevé de faire Marseille bis repetita sur une question périmée, le rapport à Jean-Luc Mélenchon », estime-t-il. « Si on veut regagner le pouvoir, les socialistes ne peuvent pas être coupés en deux », abonde le président du département de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, proche d’Olivier Faure. Est-ce que ce dernier est dans cet état d’esprit ? « Il doit donner des signes », prévient-il.
Le député des Landes, auteur d’un livre remarqué en octobre, « a des ambitions », assure un autre élu local, qui aimerait le voir prendre la parole prochainement. Boris Vallaud, dont tout le monde loue la gestion pacifiée du groupe à l’Assemblée, « pourrait être dans la troisième voie, entre celle de Faure et ses opposants, il est agacé de cette opposition », confirme un député socialiste.
Qu’en pense Boris Vallaud ?
Reste à savoir ce qu’en pense l’intéressé. Un très proche du député confirme à 20 Minutes : « le prochain Congrès ne doit pas être un congrès de divisions, un Marseille 2, avec à peu près les mêmes acteurs. Ce ne serait utile ni à la gauche, ni aux socialistes eux-mêmes et donc pas aux Français. La seule façon de peser à gauche, de changer le rapport de force, c’est d’avoir des socialistes unis avec un congrès qui rassemble ». Ira-t-il jusqu’à franchir le pas en se portant candidat de l’union ? Pour l’instant, l’énarque de 49 ans, époux de l’ex-ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, épargne plutôt le bilan d’Olivier Faure. Et reste flou sur ses ambitions : « je m’interroge quand on m’interroge, mais je n’ai pas la réponse », répond-il.
Chez les Insoumis, certains semblent donner crédit à l’hypothèse : on souligne que le Landais s’est rendu à la rentrée au rassemblement du leader de Place publique, Raphaël Glucksmann, en froid avec le patron du PS. « C’est un signe. Faure est mort », estime un cadre LFI. Un député socialiste reste toutefois sceptique sur les intentions de Vallaud. « Il ne sera candidat que si Faure ne l’est pas. Il ne peut pas l’affronter sur une autre ligne. »