France – Israël : Tensions et coups en tribune, grosse daube sur le terrain, récit d’une soirée à oublier au plus vite
Au Stade de France,
Il y a des fois comme ça dans la vie où il n’y a pas besoin de beaucoup de signaux pour comprendre qu’on va passer une soirée de m…. et qu’on aurait été mieux au chaud, sous un plaid, avec le chat sur les genoux. Celle de jeudi soir, à l’occasion du match de Ligue des nations entre la France et Israël en fait partie. A l’arrivée, on ne s’y est pas trompé. Avec un 0-0 en forme de purgeasse infâme, les rares spectateurs à avoir eu le courage de braver à la fois le contexte géopolitique très tendu et le jeu de l’équipe de France version DD ont dû regretter d’avoir fait le déplacement.
Ils n’étaient pourtant pas nombreux, c’est le moins qu’on puisse dire, mais ils entreront dans l’histoire, celle de la pire affluence ever au stade de France pour un match des Bleus avec 16.611 poilus recensés. Il suffisait de se balader sur le parvis du stade, quasi désert, une heure et demie avant le coup d’envoi, pour se rendre compte qu’on allait passer une « drôle » de soirée. Et une fois dans l’enceinte, l’impression de vide était encore plus palpable. On se serait cru à un meeting interclasse d’athlétisme au fin fond de la Creuse, le buffet campagnard en moins.
Triste spectacle en tribunes (et sur le terrain)
Difficile pour les joueurs de se motiver dans un tel contexte. Encore plus difficile quand, au bout de dix minutes de jeu à peine, des mouvements de foules ont éclaté dans la partie de tribune où s’étaient massés les supporters israéliens. Sur de nombreuses vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on peut y voir des dizaines de personnes, pour certaines arborant le drapeau d’Israël sur le dos, asséner de violents coups à des supporters non identifiés.
Si les stadiers ont rapidement réussi à ramener le calme en formant un cordon de sécurité entre les deux camps, le ton était donné. Et pendant que sur le terrain les Bleus peinaient à faire un contrôle de balle un tant soit peu potable, en tribune les Israéliens scandaient « Libérez les otages » et « Hamas, Hamas, on t’enc… ». Quelques mètres plus bas, les Irrésistibles Français leur répondaient en lançant un « Aux armes ».
Malgré tout, les supporters tricolores ont réussi à animer un peu cette soirée avec des chants d’encouragements, jusqu’à dix minutes de la fin où, face à la médiocrité du jeu proposé par la bande à Deschamps, mêmes eux ont craqué. « On se fait chier, on se fait chier ! », se sont-ils alors mis à chanter, sans que qui que ce soit trouve quoi que ce soit à redire. Car que dire de la performance de cette équipe de France ? Il y a des fois où il vaut mieux ne rien dire et ce match rentre clairement dans cette catégorie.
Même Randal Kolo Muani, la machine à marquer des Bleus, a eu toutes les peines du monde à se procurer des occases. Il faut dire qu’en fonçant tête baissée sur le seul adversaire qui se mettait sur sa route, comme sur cette action en fin de première période, c’est plus compliqué. Et après un premier acte à vous donner envie de vous fracasser la tête contre un abribus, les joueurs ont tenté de revenir avec de meilleures intentions. En vain.
Oh, bien sûr, même à ce niveau-là, les Bleus auraient pu l’emporter si Peretz n’avait pas sorti deux parades de classe sur sa ligne, après des tirs de Zaïre-Emery et Nkunku, mais la justice divino-footballistique a jugé que personne ne méritait de prendre les trois points jeudi soir. Croisé en zone mixte au bout de la nuit, Randal Kolo Muani a fait le minimum syndical, expliquant que les Bleus auraient « pu faire mieux mais on va retenir le positif avec la qualification ».
Vivement dimanche (à 22h50)
Quelques minutes plus tôt, en conférence de presse, le sélectionneur admettait lui aussi que ses joueurs étaient passés à côté. « On aurait pu faire plus face à un adversaire très regroupé qui a gagné beaucoup de temps. On a eu les occasions pour gagner ce match-là mais on n’a pas eu l’efficacité. Notre première mi-temps a été trop tranquille. Je ne peux pas me satisfaire de ce qu’on a fait », a ainsi admis Deschamps avec la mine des mauvais jours.
A l’arrivée, ce petit point suffit à l’équipe de France pour se qualifier pour les quarts de finale de cette formidable (NOOOOOOOON) Ligue des nations qui auront lieu en mars prochain. Ah, mars prochain, dans plus de trois mois, donc. Et si c’était ça la bonne nouvelle, finalement ? De se dire que nous voilà enfin débarrassés pour un moment de ces trêves internationales qui n’intéressent personne. De notre côté, c’est tout ce qu’on gardera d’une soirée à oublier le plus vite possible. Même s’il reste encore un match à jouer, dimanche, en Italie. Allez, courage les amis, le bout du tunnel n’est plus si loin.