Budget 2025 : Barnier annonce qu’il devra « probablement » utiliser le 49-3
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé qu’il engagerait « probablement » la responsabilité de son gouvernement sur le budget 2025 via l’article 49.3 de la Constitution, dans un entretien à Ouest-France paru ce jeudi. Cette décision, motivée par le rejet du texte par la droite et le centre après des modifications apportées par la gauche, semble pour lui inévitable. « Quand je vois ce qu’il s’est passé à l’Assemblée […], il me semble difficile de faire autrement au bout de la discussion », a-t-il dit. Cependant, il a souligné avoir permis que « le débat s’y déroule ».
Bien qu’une motion de censure puisse suivre cette procédure, Michel Barnier reste confiant. « Les Français ne souhaitent pas » un renversement du gouvernement. Il assure ainsi percevoir un soutien populaire : « Ce que j’entends le plus, c’est « courage, tenez bon ». Croyez-moi, je n’en manque pas ».
Ajustements budgétaires pour les collectivités
Face aux critiques des collectivités locales, notamment des départements dénonçant une menace « d’asphyxie », Michel Barnier promet des « ajustements significatifs » dans le budget. Il a cependant écarté un retour de la taxe d’habitation supprimée par Emmanuel Macron, malgré les revendications de certains maires.
« Nous ne recréerons pas cette taxe ni ne créerons de nouveaux impôts locaux », a-t-il encore assuré. Il a également exprimé sa réserve sur l’idée de supprimer un jour férié pour financer la Sécurité sociale, jugeant cette mesure « complexe à mettre en œuvre » et potentiellement inefficace.
Alors que le gouvernement redoute une recrudescence des plans sociaux dans les entreprises, le Premier ministre a annoncé la création d’une « task force » mobilisant les ministres du Travail, de l’Industrie, des Finances et du Budget. L’objectif est de « répondre rapidement à chaque situation particulière ». Michel Barnier a par ailleurs exigé des entreprises ayant bénéficié d’aides publiques lors des crises du Covid et de l’énergie chère de justifier leur utilisation.