Marseille : Une figure du narcobanditisme acquittée en appel
Il avait été condamné à trente ans de prison en première instance. Kamel Meziani, considéré comme une figure du narcobanditisme marseillais, a finalement été acquitté mercredi en appel à Draguignan dans un dossier où il était soupçonné d’avoir commandité un règlement de comptes en 2016.
Il était jugé devant la cour d’assises d’appel du Var après avoir contesté un premier verdict à Aix-en-Provence en février 2023, où il avait été condamné pour « complicité de meurtres » et « tentative de meurtre en bande organisée par instruction, aide et assistance ». « Il a été acquitté de l’ensemble des infractions qui lui étaient reprochées », a-t-on appris jeudi auprès de la cour.
Un témoignage anonyme, une preuve insuffisante
Présenté par la police judiciaire comme le « patron » d’une des principales bandes du narcobanditisme marseillais, à la tête du réseau des « Oliviers A », Kamel Meziani a toujours nié toute implication dans cette affaire qui avait coûté la vie à deux jeunes hommes âgés de 20 et 22 ans, exécutés à l’arme de guerre.
« Son acquittement s’imposait, ce n’est pas une victoire de la défense, c’est une victoire de la justice », ont réagi trois de ses avocats, Keren Saffar, Raphaël Chiche et Thomas Bidnic, sollicités par l’AFP. Comme au premier procès, ils ont ferraillé contre un témoignage anonyme, pièce majeure de l’accusation, la loi empêchant une condamnation reposant uniquement sur la base d’un témoignage anonyme. « Ce témoignage s’est absolument effondré à l’audience, il se contredisait, il n’a été témoin de rien », selon les avocats.
En détention pour d’autres affaires
Son coaccusé, Sofiane Tatoui, a lui été condamné à vingt-huit ans de réclusion pour complicité de meurtres en bande organisée et complicité de tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs. Le 21 octobre 2016, sur le parking d’un fast-food des quartiers déshérités du nord de Marseille, deux hommes à moto avaient abattu deux des trois occupants d’un véhicule, dont l’un était une victime collatérale.
Kamel Meziani, qui reste en détention pour d’autres affaires, doit par ailleurs être rejugé à partir du 2 décembre pour avoir été à la tête du très lucratif point de vente des « Oliviers A ». En septembre 2021, il avait été mis en examen et placé en détention provisoire pour un autre double assassinat commis un an plus tôt dans une cité marseillaise. A Marseille, 49 personnes ont été tuées en 2023 en lien avec le trafic de drogue. Un record.