Guerre en Ukraine : Attaque sur Kiev et les Etats-Unis montrent les muscles
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mercredi, 994e jour de la guerre.
Le fait du jour
La capitale ukrainienne, Kiev, a été visée mercredi à l’aube par une attaque russe combinée de missiles et de drones, pour la première fois en plus de deux mois, au moment où les Ukrainiens cèdent du terrain sur le front et craignent de perdre le soutien des Etats-Unis.
La Russie a considérablement intensifié les raids de drones sur Kiev, presque quotidiens depuis début octobre mais les attaques combinées missiles-drones sont rares sur la capitale. Au total, six missiles et 90 drones ont visé dans la nuit de mardi à mercredi sept régions ukrainiennes dont une seule est située sur le front, a souligné l’armée de l’air ukrainienne, disant avoir abattu deux missiles de croisière, deux missiles balistiques et 37 drones.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a quant à lui répété que l’armée russe ne frappait « que des cibles militaires », en réponse à une question sur la multiplication des victimes civiles en Ukraine.
L’Ukraine a, de son côté, revendiqué l’assassinat mercredi en Crimée annexée d’un officier de la flotte russe de la mer Noire, qu’elle accuse justement d’avoir ordonné des frappes de missiles meurtrières sur ses villes.
La déclaration du jour
« « Si quelqu’un avait un plan, on l’aurait sûrement adopté depuis longtemps et mis en application » »
Les paroles sont signées de l’opposante russe Ioulia Navalnaïa. La veuve du militant anticorruption Alexeï Navalny, qui organise une manifestation antiguerre dimanche à Berlin, a admis mercredi ne pas avoir de « plan » dans l’immédiat pour mettre fin au régime de Vladimir Poutine, mais croire malgré tout en sa chute.
« Tout change rapidement et personne ne sait à quoi il faudra s’adapter ou ce qu’il faudra régler demain », a déclaré Ioulia Navalnaïa lors d’une interview avec la télévision d’opposition russe Dojd, estimant qu’il faut se concentrer sur des actes au quotidien d’opposition à Vladimir Poutine et à l’invasion de l’Ukraine. « Nous gagnerons absolument, nous ne pouvons pas laisser un meurtrier et un criminel de guerre diriger le pays », a-t-elle ajouté.
Le chiffre du jour
11.000. C’est le nombre de militaires nord-coréens qui sont arrivés en renfort auprès de l’armée russe, d’après Kiev et les Occidentaux, ce que le Kremlin n’a pas formellement démenti. Ce mercredi, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a promis, à Bruxelles, une réponse « ferme » à cet engagement présumé aux côtés des Russes.
Washington a corroboré les affirmations ukrainiennes selon lesquelles des soldats nord-coréens sont désormais « engagés dans des opérations de combat » dans la région russe de Koursk, dont une petite superficie est occupée par les forces ukrainiennes depuis trois mois.
L’agence de renseignement sud-coréenne les a également confirmées, assurant que « les troupes nord-coréennes […] sont déjà engagées dans des opérations de combat » dans cette partie du territoire russe.
La tendance
Les Etats-Unis ont complété leur système de défense contre les missiles balistiques, en inaugurant ce mercredi en Pologne un nouveau site d’interception, intégré à l’Otan. Outre cette base en Pologne, les éléments clés de ce bouclier antimissile comprennent un site similaire en Roumanie, des destroyers de la marine américaine basés à Rota, en Espagne, et un radar d’alerte précoce à Kurecik, en Turquie.
« C’est un événement d’une importance historique pour la sécurité de la Pologne, des Etats-Unis et de l’Otan », s’est félicité le ministre polonais de la Défense Wladyslaw Kosiniak-Kamysz. « À travers les conflits qui se déroulent actuellement, en Ukraine ou au Moyen-Orient, nous pouvons voir à quel point la défense antiaérienne et la défense antimissile sont importantes », a souligné le ministre.
Opérationnel depuis juillet, ce site fait partie d’un réseau de radars et d’intercepteurs de missiles, que Washington a commencé à mettre en place il y a quinze ans et destiné à protéger contre les menaces de missiles balistiques émanant de l’extérieur de la zone euro-atlantique.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Son déploiement en Europe a toujours provoqué des réactions hostiles de la Russie, qui y voit un danger pour sa propre sécurité. Moscou a à nouveau protesté mercredi contre la présence de cette base distante de 230 km de l’enclave russe de Kaliningrad. « Il s’agit d’une avancée des infrastructures militaires américaines en Europe vers nos frontières » et « cela conduira à la prise de mesures appropriées pour assurer la parité », a prévenu le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.