Audrey Lamy se met « en tongs au pied de l’Himalaya » pour parler d’autisme
Quel beau titre qu’En tongs au pied de l’Himalaya ! John Wax, coréalisateur de Tout simplement noir, s’est appuyé sur un « seule en scène » de Marie-Odile Weiss pour écrire cette belle histoire autour d’Audrey Lamy. La comédienne est époustouflante dans le rôle d’une mère qui élève seule son fils de 6 ans et demi diagnostiqué d’un TSA (Trouble du spectre autistique). « Marie-Odile était sur le plateau pour me conseiller sur ce qu’il fallait faire pour être totalement crédible », explique Audrey Lamy à 20 Minutes.
L’autrice guidait aussi le jeune Eden Lopes, âgé de 8 ans au moment du tournage, qu’on croirait réellement autiste tant il est naturel. « Le spectacle parlait du fils de Marie-Odile de sa naissance jusqu’à ses 11 ans, précise Audrey Lamy. John Wax a choisi de resserrer l’intrigue sur une année scolaire capitale pour l’avenir de l’enfant ». C’est, en effet, à ce moment que sera décidé si le petit sera orienté vers une école spécialisée ou s’il pourra poursuivre sa scolarité dans un cursus « normal ». Un choix qui affectera sa vie entière.
Drôle mais pas que
« Le rire aide à rendre le sujet plus léger mais ce film n’est pas qu’une comédie, insiste Audrey Lamy. Il décrit la vie d’une femme de 40 ans parfois maladroite mais toujours aimante qui fait de son mieux pour comprendre et aider son fils. » Son entourage, dépassé ou peu concerné, ne l’aide pas vraiment à gravir la montagne que représente la maladie. « Ce que nous décrivons correspond à une réalité, soupire la comédienne. L’autisme n’est pas toujours bien pris en compte et cela d’autant plus qu’il peut se manifester de façons très diverses ».
Les crises spectaculaires du bambin ne facilitent pas son intégration dans sa classe de grande section de Maternelle où sa maîtresse l’a pris en grippe. « Il n’était pas du tout question de stigmatiser des enseignants débordés qui ne sont pas formés pour gérer ce type de situations, martèle Audrey Lamy. On voulait juste montrer à quel point les choses sont compliquées de tous les côtés. » Le spectacle de fin d’année devient un sommet à atteindre coûte que coûte pour l’enfant mais aussi pour sa maman. « Tous les parents ont connu cela même si leur bambin n’est pas malade, insiste Alexandra Lamy, mais l’autisme rend l’enjeu encore plus important. ».
Optimiste mais pas naïve
On sympathise avec cette femme immature qui grandit en même temps que son fils face à l’adversité. On comprend qu’elle pète parfois un câble suite au flux tendu des soucis de la vie quotidienne. « J’espère que les parents d’enfants autistes qui verront le film se retrouveront dans cette histoire », insiste Audrey Lamy.
Pour autant, elle ne se fait pas d’illusions sur l’impact du film pour la prise en charge des enfants autistes. « Je ne suis pas naïve, dit-elle. Si une partie du public découvre ce que peut impliquer la maladie, ce sera déjà une belle victoire ». L’humour tendre qui se dégage d’En tongs au pied de l’Himalaya constitue un premier pas appréciable dans cette bonne direction.