Budget 2025 : Vote ou page blanche ? On vous explique pourquoi ce mardi est une journée cruciale

Après la bataille des idées, place au vote. Les députés sont appelés mardi à se positionner sur la partie « recettes » du projet de budget pour 2025, très largement remaniée dans l’hémicycle par l’opposition. Le texte budgétaire sera-t-il voté ou rejeté avant de poursuivre sa route au Sénat ? Pourquoi un rejet serait-il favorable au gouvernement ? On fait le point sur cette journée cruciale à l’Assemblée nationale.

De quoi on parle ?

Les députés sont venus à bout, dans la nuit de vendredi à samedi, de la première partie du budget de l’Etat. Mais le texte initial du gouvernement a été largement remanié, avec de nouvelles taxes votées par les oppositions. La prévision de déficit de l’Etat pour 2025 est ramenée de 142 à 85 milliards d’euros, au prix notamment d’une « hausse d’impôts de 35 milliards », a calculé en fin de séance le ministre du Budget Laurent Saint-Martin.

L’Assemblée doit encore valider par un vote d’ensemble ce mardi l’ensemble de la partie « recettes » du projet de loi de finances. Ce dernier est attendu à partir de 16h30, après la traditionnelle séance des questions au gouvernement.

Qui va voter quoi ?

Les différents groupes devraient arrêter leurs positions mardi matin lors de leurs réunions hebdomadaires. La coalition gouvernementale à l’Assemblée (EPR, MoDem, Horizons, Droite républicaine) devrait rejeter le texte. « C’est un texte Frankenstein », a raillé mardi le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, qui « mêle l’enfer fiscal mais aussi énormément de dispositions qui sont contraires au droit », notamment européen.

A gauche, le NFP devrait en revanche voter le texte. Car la gauche a déroulé une bonne partie de son programme des dernières législatives lors de ces débats. L’incertitude demeure sur le choix du Rassemblement national. Vote contre ou abstention ? Plusieurs cadres du RN ont fait savoir hors micros que leur groupe s’orientait vers un vote contre, au vu notamment du montant total des hausses d’impôts.

Un vote contre, ça changerait quoi ?

En cas de vote contre, l’ensemble du texte sera considéré comme rejeté, mettant fin à son examen. L’Assemblée n’aurait alors même pas le plaisir d’examiner le volet « dépenses » du budget de l’Etat. Ce serait une bonne nouvelle pour le gouvernement qui pourrait alors repartir au Sénat sur la base… de son texte initial. Durant le long week-end, le gouvernement a d’ailleurs déjà anticipé cette hypothèse, en cherchant des compromis pour obtenir les faveurs de LR. Laurent Wauquiez a déjà annoncé que les pensions de retraites, qui devaient être gelées, seront bien revalorisées au 1er janvier mais de la moitié seulement de l’inflation.

Et en cas de vote pour ?

A l’inverse, si le volet « recettes » était adopté, les députés enchaîneraient dans la foulée par l’examen de la partie « dépenses » du projet de loi de Finances, avec à l’horizon la date butoir du 21 novembre pour examiner les quelque 1.500 amendements déposés, avant que le texte ne soit envoyé au Sénat.