Vendée Globe 2024 : Déjà la bagarre en tête, une zone interdite qui embête la flotte… Le journal de la course
Ils avaient eu droit à une sacrée pétole au départ des Sables-d’Olonne, dimanche, les Imoca faisant presque du surplace. Mais, depuis, les 40 skippeurs et skippeuses du Vendée Globe ont retrouvé des conditions propices pour faire bien avancer leur embarcation. Au large des côtes portugaises, la bataille fait déjà rage devant.
Dalin le mieux parti, Richomme et Goodchild reviennent
Favori pour remporter cette dixième édition du Vendée Globe, après avoir passé la ligne en premier en 2021 mais vu Yannick Bestaven gagner au jeu des compensations temps, Charlie Dalin est parti pleine balle. Le skippeur de Macif Santé-Prévoyance avait pris jusqu’à deux heures d’avance sur le reste de la flotte, avant de voir son avance fondre lors du passage du Cap Finisterre.
Sam Goodchild (Vulnerable) et Yoann Richomme (Paprec Arkéa) étaient tous deux revenus à moins de dix milles au cours de la nuit. Richomme a tenu la moyenne la plus élevée (15,72 nœuds) de la flotte au cours des dernières 24 heures, ce qui lui a permis de reprendre 49 milles à Dalin et de ne plus pointer qu’à 9 milles de la tête. Intercalé, Goodchild a également repris du terrain à Dalin (12 milles pour ne plus être qu’à 6 milles du premier) et a passé Sébastien Simon (Groupe Dubreuil).
« Le jeu dans l’Atlantique s’annonce un peu plus ouvert, a déclaré Yoann Richomme après cette belle remontée. On va devoir tricoter avec le vent jusqu’à Madère mais après la situation semble un peu plus incertaine. Tout est une affaire de placement et d’étude de la météo. Même si on répète qu’un tour du monde est long, c’est toujours plus confortable d’être devant dès le début. »
Une zone interdite pas évidente à éviter
La mise en place, au niveau du cap Finisterre à la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique, d’un dispositif de séparation du trafic (DST) a compliqué la tâche des marins qui ont dû choisir de la contourner par l’intérieur, près des côtes, ou par l’extérieur, plus au large. La majorité des skippers, dont le trio de tête, a choisi la route la plus courte au plus près des côtes, malgré la multiplication des manœuvres impliquées.
« Ça me paraissait très simple de passer dans le sud du DST, et ça s’est avéré plus compliqué que ce que je pensais, a commenté le Sébastien Marsset (Fouissier) à la radio aux organisateurs. Des zones très rafaleuses et surtout des zones sans vent pas forcément là où on les attendait ! On est en train de quitter la côte, la mer est un peu formée, c’est pas facile de trouver la bonne vitesse pour le bateau et d’être stable surtout, on a entre 26 et 36 nœuds de vent ! J’essaie de sortir de là avec pas de casse ! ».
Une fois la DST passée, il a immédiatement mis cap à l’ouest pour s’éloigner des côtes et pointait au 20e rang à 96 milles à 7 heures. Yannick Bestaven (Maître Coq V) a, lui, choisi de passer à l’ouest de la DST. Résultat, il a perdu quatre places et une vingtaine de milles (8e à 56 milles) mais a dû passer une nuit moins agitée que ses concurrents à l’est et a épargné sa monture.
Le classement à 7 heures
1. Charlie Dalin (Macif) à 23.778,62 milles nautiques de l’arrivée
2. Sam Goodchild (Vulnerable) à 6,3 milles du premier
3. Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 9,37 milles
4. Sébastien Simon (Groupe Dureuil) à 30,29 milles
5. Thomas Ruyant (Vulnerable) à 33,58 milles
Le bateau « 20 Minutes » fait de la résistance
Bien évidemment, 20 Minutes ne pouvait pas rater cette dixième édition du Vendée Globe. Bon, pas à braver les océans, mal de mer oblige, mais sur Virtual Regatta. Marina Foils, de son beau nom, a réalisé un départ audacieux, choisissant une option Nord pour essayer de récupérer la moindre bourrasque. Option payante, avec une place dans les 15.000 premiers (sur plus d’un demi-million de participants). Mais la première nuit en mer a été compliquée, le manque des proches et la peur des fantômes, sans doute. Bilan 340.000e au bout de 24 heures de course.
Mais, après un bon poulet curry lyophilisé, Marina Foils a pris la mesure de l’événement et se situe désormais devant une tripotée de « vrais » participants, comme Isabelle Joschke, Eric Bellion, Tanguy Le Turquais ou Violette Dorange. Une 135.000e place sur Virtual Regatta après le passage de la DST du Cap Finisterre. On change de cap, vers l’ouest, pour récupérer du vent. Allez, on continue comme ça, les Marina Foilistas.