Budget 2025 : Entre le 15 août « facile à accepter », un des nombreux ponts de mai et Noël, quel jour férié supprimer ?
Casse-tête sur le calendrier. Histoire de « montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement », dixit le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, le gouvernement de Michel Barnier envisageait ces derniers jours de supprimer l’un des 11 jours fériés en France. Oui, mais lequel ? Aucune préférence n’a filtré, le choix devant être laissé au Parlement lors des débats.
Et même si Michel Barnier himself a semblé refermer la porte, on a pris la température auprès de vous, lecteurs. Plutôt chauds pour supprimer un jour férié ? De manière quasi unanime, pas trop, mais quand il faut forcer le choix de raison, difficile de mettre tout le monde d’accord.
15 août, 1er novembre, le choix du consensus
Il émerge tout de même quelques favoris. Leur point commun ? Être des fêtes religieuses dont la signification a perdu de l’importance. Hervé penche pour la Toussaint car « tout le monde n’est pas croyant, de plus c’est la fin des vacances ». « Le 15 août, tout le monde est en vacances », fait remarquer Caroline. Une manière de supprimer un jour férié à moindres frais pour les salariés, qui tombe parfois lors d’un week-end ou de congés payés. Matthieu, procédant par élimination, hésite aussi entre ces deux dates avec un penchant pour le 15 août, « plus facile à accepter ».
Patrick suggère, lui, de supprimer le jeudi de l’Ascension, suivi par Laurie qui note qu’il « reste deux jours fériés en mai ». Mais avec le pont qu’il offre, respiration bienvenue pour les salariés et aubaine pour le tourisme, sa remise en cause serait lourde de conséquences. Le lundi de Pâques « risque de générer des susceptibilités », remarque encore Matthieu, même si « la première chose à faire » serait de le passer au vendredi, « comme le reste du monde », selon Dominique.
8-Mai contre 11-Novembre, le match des mémoires
Plutôt qu’une fête religieuse, certains lecteurs préfèrent supprimer les commémorations de guerre contre l’Allemagne, qui est aujourd’hui notre alliée. Le 11-Novembre « n’a plus de sens car tous les poilus sont morts et cette date ne parle plus aux jeunes », tranche Anne. Le souvenir de la Grande Guerre « aura de moins en moins de sens au fil du temps », abonde Yoann, qui préfère préserver le 8-Mai pour garder la mémoire de ce qu’il appelle « une tentative de génocide » (sic). Plus prosaïque, Elena opte pour cette date car « il fait mauvais et le 1er est déjà férié » (mais du coup ça marche aussi dans l’autre sens ça, Elena).
A l’inverse, René propose de sauter le 8-Mai pour « faire la célébration des victimes de toutes les guerres le 11-Novembre ». C’est aussi une date retenue par Maëla, car « étant prof la période mai-juin est trop coupée de ponts, les élèves ne trouvent pas un bon rythme ». D’autres lecteurs font valoir que le 8-Mai « n’a pas toujours été chômé », la palme du mécontentement revenant à Paul, pour qui « sa création appartient aux nombreuses mesures ineptes prises par le gouvernement du calamiteux Giscard ».
Plus rien n’a de sens
Et si on allait plus loin, qu’on cassait tous les codes ? Une mesure bien iconoclaste, genre « et si on travaillait pour la fête du Travail », que propose Julien. Philippe Pétain approuve pour le nom, même s’il n’avait pas osé faire de ce qu’il convient en réalité d’appeler la journée internationale des travailleurs un jour de labeur. Une date devenue « le jour des syndicalistes et le seul jour férié qui est un prétexte pour foutre le bordel », grogne Henrique.
Et puisqu’on est sur la suppression des jours fériés qui mettent (presque) tout le monde d’accord, pourquoi ne pas faire un sort au 1er janvier ? « Les gens n’auraient pas besoin d’aller se coucher et resteraient sur la dynamique de la nuit passée », argumente Arnaud sans qu’on sache s’il faut le prendre à la rigolade. De son côté, Thierry veut faire un sort à la Fête nationale, question d’économies entre le défilé militaire et la « garden-party de l’Elysée ». « Vu qu’il n’y a plus d’unité nationale, cette journée n’a plus de sens », renchérit Pascal.
« Toujours pas fait le deuil du lundi de Pentecôte »
Même le roi des jours fériés n’y échappe pas. « Supprimer Noël des jours fériés enverrait un message fort de laïcité », estime Jean. « Nous sommes dans un Etat laïc », approuve Gérard. Etienne va plus loin, estimant que Noël est « devenu une fête du commerce » et n’a plus de substance religieuse. Plus piquants, Elsa et Hervé proposent de supprimer Noël, en forme de critique contre le gouvernement. « Je souhaite supprimer Noël pour que le peuple se rebelle enfin contre ce gouvernement honteux », clame même Elodie.
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Car chez la plupart de nos lecteurs, l’idée de supprimer un nouveau jour férié provoque plutôt de la colère. « C’est une honte de supprimer des acquis sociaux pour compenser une gestion calamiteuse des actions des gouvernements Macron », dénonce Flavien. « Je n’ai toujours pas fait le deuil du lundi de Pentecôte », se désole Philippe. Rancunier, Bruno « hait Raffarin quand [il] doit travailler ce jour-là ». Autant dire qu’il n’est pas prêt pour une deuxième journée de solidarité.