Iran : L’étudiante qui s’est dévêtue transférée dans un « centre de soins spécialisés »
L’ONG Amnesty International était très inquiète mardi soir au sujet de l’étudiante iranienne qui s’est dévêtue au milieu de la prestigieuse université Azad de Téhéran, en Iran. Parce que les hommes de pays ne plaisantent pas avec la tenue qu’ils imposent aux femmes. Dans cette république islamique, la loi impose un code vestimentaire très strict aux femmes, sommées de porter le foulard et des vêtements amples dissimulant leurs formes. Ce serait pour protester contre cette injonction qu’une étudiante aurait décidé de se dévêtir mardi, marchant en culotte et soutien-gorge avant d’être embarquée de force.
Son geste est devenu un symbole du combat des femmes en Iran. Mais il suscite aussi de nombreuses inquiétudes. Qu’est devenue cette jeune femme ? Plusieurs sources évoquaient un placement en hôpital psychiatrique. L’ambassade iranienne à Paris a fait savoir que la jeune femme avait été « transférée dans un centre de soins spécialisés », jugeant qu’elle « souffre d’une fragilité psychologique ». Un constat formellement réfuté par la militante Masih Alinejad. Basée aux États-Unis, cette dernière citait des sources connaissant l’étudiante pour prouver qu’elle est « non seulement saine d’esprit, mais aussi une femme courageuse et remplie de joie et de vitalité ».
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Mercredi, le ministre iranien des Sciences, de la Recherche et des Technologies, Hossein Simaei, avait qualifié « d’immoral » le comportement de la jeune femme, sans donner d’indication sur son sort. Amnesty International rappelle que les autorités iraniennes « assimilent le rejet du voile obligatoire à un trouble mental nécessitant un traitement ».
Les Iraniennes sont à l’origine de manifestations inédites dans le pays après la mort de la jeune Kurde Mahsa Amini en septembre 2022, arrêtée pour ne pas avoir respecté ce code. Le mouvement « Femme Vie Liberté » a été massivement réprimé, avec au moins 551 morts et des milliers de personnes arrêtées, selon des ONG.