PSG – Atlético de Madrid : « C’est toujours la même chose »… Mais comment Paris peut autant se foirer devant le but ?
Au Parc des Princes,
C’est une bonne situation, ça, médecin spécialiste de la main et du poignet ? En Île-de-France, pas mal ces derniers mois. Encore mercredi soir, plusieurs praticiens ont dû recevoir quelques appels en urgence de supporteurs du PSG, après que des mains frappent les sièges du voisin au Parc des Princes, que des coups de poing s’abattent violemment sur la table du salon. De la frustration, rien que de la frustration après un énième match où Paris a enchaîné les occasions avant de se faire fouetter à la dernière minute par l’Atlético de Madrid (1-2).
Les Colchoneros ont réalisé le hold-up parfait : quatre tirs, deux buts. Et si Nahuel Molina, le premier buteur, en zone mixte, trouvait cela surprenant qu’on ose parler de « miracle », tout en nous fusillant du regard, il faut bien avouer que la victoire espagnole était moins prévisible que de voir Kamala Harris se faire ratatiner par Donald Trump. Car face à la pauvreté du jeu déployé par l’Atlético, le PSG a, de son côté, était très entreprenant : 22 tirs, dont 9 cadrés. Et on se demande encore comment la victoire a pu échapper aux Parisiens.
La réponse est pourtant simple : la maladresse, le manque de réalisme, l’inefficacité, voire la nullité, appelez ça comme vous voulez face aux buts adverses, face à l’une des pires défenses centrales du monde avec les charrettes de Lenglet et Witsel. Et cela commence à dater. Déjà, l’année dernière, notamment lors de la demi-finale de Ligue des champions face au Borussia Dortmund, Paris avait fait étalage de ce défaut. Il n’a fait que le développer en 4K pour cette nouvelle saison. Si, en Ligue 1, ça finit souvent par passer, en Ligue des champions, ça casse.
« C’est vraiment inexplicable… »
Et, après Gérone et le PSV Eindhoven, Paris a donc eu une nouvelle fois tout faux (ou presque) contre les Matelassiers. Une palanquée d’occasions ratées, des « rooooooh » qui descendent des tribunes et la frustration des concernés. « C’est souvent la même chose, déplorait, penaud, Warren Zaïre-Emery, envoyé au front en zone mixte. A chaque match, on arrive à créer énormément d’occasions et la seule chose qui nous manque c’est d’arriver à les marquer, à concrétiser. On a notre plan de jeu, on arrive à créer d’occasions, on peut regarder les datas, si on les marquait, on ne perdrait pas les matchs. » Merci Captain obvious.
Même Luis Enrique, pourtant souvent optimiste à souhait, semblait fataliste après cette nouvelle prestation qui fait briller gardien et ramasseurs de balle. « C’est vraiment inexplicable ce qui nous est arrivé pendant ces trois matchs de Ligue des champions à domicile, confiait le coach espagnol. C’est presque drôle de voir comment nous encaissons certains buts. Nous nous procurons 20 occasions claires pour marquer, et l’adversaire éternue et marque. »
Le but victorieux de Correa a d’ailleurs été accueilli par des rires nerveux en tribune de presse, tout le monde étant à peu près certain qu’un tel dénouement allait arriver après tant de ratés. Hakimi qui croise trop sa frappe (1re) et une reprise trop enlevée de Dembélé (4e) ont donné le ton. Avant que le but tout en délicatesse et en sang-froid de Zaïre-Emery ne vienne vaincre le signe indien (14e) d’une superbe pichenette. Ce manque de réalisme aurait pu passer au second plan, mais l’égalisation dans la foulée de l’Atleti n’a fait qu’accentuer la gaucherie parisienne. Voyez plutôt dans le dernier quart d’heure de jeu.
C’est raté
Ce n’était pas la plus facile à mettre, mais Marquinhos a déjà tellement sauvé la patrie qu’on imaginait encore le Brésilien, qui fêtait son 200e capitanat, venir voler à la rescousse de ses attaquants. Mais sa tête trop centrée a été bloquée facilement par Jan Oblak, déjà sauveur sur une frappe enroulée de Barcola quelques minutes avant. « Mon travail, c’est faire des arrêts, a sobrement commenté le Slovène en zone mixte. J’essaie d’en faire le plus possible. Je ne suis pas seul. J’ai dix joueurs devant moi qui m’aident le plus possible. Je pense que nous avons fait un match assez bon en défense. »
Oui, enfin, « l’assez bon match en défense » a été favorisé par la maladresse des Parisiens, comme cette énorme occasion pour les Parisiens à la 77e minute de jeu. Trouvé en profondeur, Achraf Hakimi a la possibilité de centrer pour Kolo Muani, Ruiz ou Barcola, mais l’ancien du Real la joue perso et tire… Repoussé par le portier Slovène. « Il y a eu Oblak, on a résisté autant qu’on pouvait, et ils ont aussi raté des occasions, concédait quand même Nahuel Molina. Et nous, celles qu’on a eues, on les a mises. »
Le but victorieux arrive juste après cette énorme occasion pour le PSG. Encore Hakimi à la manœuvre, mais, cette fois, au lieu de tirer, avec la précédente action sans doute encore en tête, le Marocain décide de centrer pour Nuno Mendes. Mais la passe est mal assurée. Derrière, Oblak relance à la main, Griezmann réalise une transversale magnifique et Correa conclut. Chou blanc. Alors, évidemment, voir Hakimi, latéral, être l’homme le plus dangereux pose question.
« Cet attaquant, d’où je le sors ? »
A tel point que l’absence d’un vrai n°9 (il faut arrêter avec Asensio ou Kang-in Lee en faux 9, Luis, por favor) a été rabâchée aux oreilles de l’entraîneur du PSG, lui qui est privé de Gonçalo Ramos, blessé. « Apporte-le moi si tu l’as. Cet attaquant, d’où je le sors ? C’est la Ligue des champions. Je n’ai aucun doute que nous sommes sur le bon chemin, malgré cette série incroyable et inédite. Le football ne récompense pas les occasions, mais les buts. Nous en sommes conscients et devons faire mieux, moi le premier. »
Si Marquinhos expliquait sur Canal+ que Paris ne progressait pas dans ce domaine de la finition, Warren Zaïre-Emery indiquait que c’était bien travaillé à l’entraînement. Le contraire aurait quand même été surprenant. Alors, que manque-t-il face au but. Du talent, du sang-froid, de l’expérience… ? « Je ne sais pas quoi vous dire », disait dépité WZE. « J’ai pleine confiance en mes partenaires, à chacun de nos 9, les offensifs sont très bons, comme tout le monde, résumait Pacho. Parfois le ballon ne rentre pas, mais il faut continuer à travailler, continuer en équipe, et nous soutenir les uns, les autres. » Et marquer, aussi. Un peu.