L’Église demande un cadre pour exécuter les recommandations des commissions parlementaires au sujet des violences sexuelles
L’Église catholique demande, mercredi, aux nouveaux gouvernements et parlements de créer un cadre concret permettant de mettre en œuvre les recommandations formulées par les commissions parlementaires d’enquête (Chambre) et spéciale (parlement flamand) consacrées il y a quelques mois aux violences sexuelles commises au sein et hors de l’Église.
- Publié le 23-10-2024 à 17h21
Ces commissions parlementaires avaient été mises en place fin 2023 à la suite du séisme provoqué en Flandre par la diffusion sur la VRT de la série documentaire « Godvergeten » (« Les oubliés de Dieu » en néerlandais). Celle-ci donnait la parole à des victimes de faits souvent très anciens, agressées par des religieux dans le cadre paroissial, scolaire et/ou familial.
Les commissions parlementaires de la Chambre et du Parlement flamand ont conclu leurs travaux au début du mois de mai en formulant une série de recommandations. Il s’agit concrètement de proposer une aide psychologique à toutes les victimes de violences sexuelles, de désigner un commissaire national et un comité d’experts dans la lutte contre les violences sexuelles, de mettre en œuvre une politique indépendante de soins et d’accompagnement pour toutes les victimes de violences sexuelles, d’accorder des aides et de dégager les moyens nécessaires à la mise en œuvre effective de toutes ces mesures, a rappelé la Conférence des évêques de Belgique dans un communiqué.
« À présent que la plupart des gouvernements et des parlements ont repris leur travail depuis les élections de juin, l’Église catholique demande que les mesures nécessaires soient prises pour traduire ces recommandations en actions », indique-t-elle, réclamant notamment un cadre juridique.
En attendant ce cadre nécessaire, les points de contact de l’Église catholique poursuivent leur travail sur la base des recommandations de la commission parlementaire 2010-2011, a précisé l’institution.
Entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024, 218 signalements ont été enregistrés, principalement des violences datant des années 1950, 1960 et 1970, montre le dernier rapport en date de l’Église. Par rapport aux 47 signalements du rapport annuel précédent, les chiffres ont donc presque quintuplé. Cette hausse est probablement due à la diffusion de « Godvergeten », qui a eu l’effet positif d’encourager les victimes à se manifester, analyse-t-elle.
Le communiqué ajoute que la Conférence des évêques travaille actuellement à l’élaboration d’un plan d’action actualisé dans le cadre de sa lutte soutenue contre les violences en son sein. Les recommandations des commissions de la Chambre des représentants et du Parlement flamand constituent des principes directeurs importants pour cette mise au point, a fait observer la Conférence.
